La Cour de cassation a convoqué Nicolas Kazadi, député national et ancien ministre des Finances, ainsi que plusieurs personnalités politiques clés, dans le cadre du procès pour détournement présumé de fonds publics dans ce qui est communément appelé « l’affaire des forages d’eau ». Programmé pour le 2 décembre prochain, cet événement judiciaire s’annonce crucial pour faire la lumière sur une affaire qui défraye la chronique en République Démocratique du Congo.
En plus de Nicolas Kazadi, d’autres témoins stratégiques comme Muhindo Nzangi, actuel ministre du Développement rural, Guy Mikulu, ancien ministre ayant signé le contrat des forages, et Jules Alingete, Inspecteur Général des Finances (IGF), sont attendus à la barre. Ces personnalités auront pour mission de répondre aux questions des juges et de confronter leurs déclarations avec celles des prévenus principaux : François Rubota, ancien ministre du Développement rural, et Mike Kasenga, un opérateur économique impliqué dans ce dossier épineux.
Le cœur de l’accusation repose sur le détournement présumé de 47 millions de dollars, issus d’un total de 72 millions décaissés par le Trésor public en 2021 pour financer un programme de forages d’eau dans des villages congolais. Une initiative qui devait répondre à des besoins essentiels mais qui, selon le ministère public, se serait transformée en un scandale de gestion et de malversation.
Les tensions étaient palpables lors de l’audience publique tenue le lundi 25 septembre. Raphaël Nyabirungu, avocat de François Rubota, a vigoureusement dénoncé le manque de preuves : « Le ministère n’a pas contribué à faire évoluer le dossier dans le sens d’établir le détournement. Les quelques questions posées ont démontré son embarras quant à la qualification exacte de l’infraction », affirme-t-il. De son côté, le bâtonnier Kalengi, défenseur de Mike Kasenga, a souligné l’importance capitale des témoignages à venir : « Ces personnes-là sont d’une importance très capitale dans la manifestation de la vérité dans ce procès. Mon client est poursuivi à cause de rumeurs et de faux bruits de surfacturation et de détournement. »
Tandis que l’opinion publique observe avec attention, l’audience du 2 décembre promet de révéler des informations cruciales et de potentiellement redéfinir les contours de cette affaire controversée. Les conclusions pourraient avoir un impact significatif sur les prochaines étapes de ce procès, marquant ainsi un tournant dans la lutte contre la corruption en RDC. En attendant, les protagonistes de cette affaire, tout comme le public, restent suspendus à l’évolution de ce procès emblématique.
Source: radiookapi.net