Lubumbashi a été le théâtre d’un procès marquant ce samedi 25 novembre, où la cour militaire de l’ex-Katanga s’est penchée sur le cas du colonel Jean-Félix Mwangala Mpunga, officier des FARDC au sein de la 2e Zone de défense. Jugé en procédure de flagrance, ce dernier ainsi que ses co-accusés font face à des accusations graves : violation des consignes, incitation à des actes illégaux commis par des militaires, dissipation de munitions de guerre et enlèvement.
L’affaire, qui a choqué l’opinion locale, trouve son origine dans les événements du lundi 18 novembre. Ce jour-là, le colonel Mwangala aurait ordonné l’enlèvement d’un séminariste dans l’enceinte du grand séminaire de Tshamalale, relevant de l’archidiocèse catholique de Lubumbashi. Aux cris de détresse de la victime, d’autres séminaristes accoururent pour tenter de porter secours, mais furent dispersés par des coups de feu tirés par le militaire impliqué. Le séminariste enlevé n’a été libéré que tard dans la soirée, et ce, grâce à de nombreuses interventions.
Cette affaire dépasse le simple cadre d’un acte isolé, car elle met en lumière la problématique de la spoliation foncière qui gangrène la région. Dans un communiqué daté du 22 novembre, la commission provinciale Justice et paix du Katanga a qualifié ce crime d’une « gravité particulière », rappelant qu’il s’est déroulé dans un lieu de formation religieuse. Selon l’archevêque métropolitain de Lubumbashi, Fulgence Muteba, cet acte est symptomatique de la spoliation du terrain de l’archidiocèse catholique, imputée à des soldats et à certaines autorités haut placées.
Le cas soulève des interrogations cruciales : comment en est-on arrivé à une telle dégradation de l’autorité militaire ? Et surtout, quelles mesures seront prises pour faire face à la fois à la responsabilité individuelle des prévenus et à la gestion des conflits fonciers en RDC ? Nombreux sont ceux qui espèrent que les poursuites engagées contribueront à établir une jurisprudence forte pour prévenir d’autres abus similaires et pour résoudre durablement la question de l’occupation illégale de terrains dans le pays.
Cet épisode illustre une fois de plus les défis liés à l’État de droit en République démocratique du Congo, où l’imbrication entre autorités civiles, militaires et économiques rend souvent la quête de justice complexe. L’issue de cette affaire est désormais scrutée de près par tous ceux qui espèrent des solutions claires et durables, non seulement pour les victimes, mais pour l’ensemble de la population congolaise.
Source: radiookapi.net