La République Démocratique du Congo retient son souffle alors qu’une nouvelle étape cruciale dans « l’affaire des forages d’eau » se profile. La Cour de cassation a convoqué Nicolas Kazadi, député national et ancien ministre des Finances, à comparaître en qualité de témoin le 2 décembre prochain. Ce procès, qui attire une attention nationale et internationale, porte sur un détournement présumé de 47 millions de dollars de fonds publics.
En plus de Nicolas Kazadi, d’autres figures influentes seront présentes : Muhindo Nzangi, ministre du Développement rural en poste, Guy Mikulu, ancien ministre ayant signé le contrat des forages, et Jules Alingete, Inspecteur général des Finances. Ces témoins joueront un rôle clé pour éclaircir les déclarations de François Rubota, ancien ministre du Développement rural, et Mike Kasenga, opérateur économique accusé dans cette affaire. Tous deux sont poursuivis pour une possible mauvaise gestion de 72 millions de dollars destiné à des travaux vitaux de forage d’eau dans les villages de la RDC.
Lors d’une récente audience tenue le 25 septembre, la défense s’est insurgée contre le manque de preuves convaincantes. Raphaël Nyabirungu, avocat de François Rubota, a exprimé sa perplexité : « Le ministère n’a pas contribué à faire évoluer le dossier dans le sens d’établir le détournement. Les quelques questions posées ont démontré son embarras quant à la qualification exacte de l’infraction. »
De son côté, l’avocat de Mike Kasenga, le bâtonnier Kalengi, a insisté sur la nécessité des témoignages pour démystifier cette affaire complexe. Selon ses mots : « Ces personnes-là sont d’une importance très capitale dans la manifestation de la vérité dans ce procès. Mon client est poursuivi à cause de rumeurs et de faux bruits de surfacturation et de détournements. »
Le processus judiciaire à venir s’annonce déterminant, non seulement pour les protagonistes, mais aussi pour l’image de transparence et de gouvernance en RDC. Ce scandale rappelle les défis persistants en matière de gestion des ressources publiques dans le pays et met en lumière les répercussions sociales et économiques d’une mauvaise gouvernance.
Alors que la date fatidique du 2 décembre approche, le public et les médias congolais suivent de près cette affaire. L’issue de cette audience pourrait bien marquer un tournant historique dans la lutte contre les malversations financières en République Démocratique du Congo.
Source: radiookapi.net