Cela fait plus d’un an que la population de Goma vit sous la contrainte d’une route Goma-Minova fermée. Ce verrouillage, causé par l’insurrection du M23 avec l’appui du Rwanda, étouffe le commerce local et asphyxie l’approvisionnement de la ville en vivres frais. Face à cette situation, le gouverneur de la province, général-major Peter Chirimwami, a lancé un appel à la MONUSCO pour rétablir la sécurité sur cet axe d’importance vitale. Pourquoi cette demande est-elle si cruciale pour la population de Goma ? La fermeture de la route force les commerçants à emprunter les voies lacustres du lac Kivu, à haut risque depuis le naufrage mortel du bateau MV Merdi en octobre dernier. La scène poignante s’est déroulée au marché Maman Olive Lembe de Goma. Une vendeuse de vivres, exprimant le désespoir collectif, a imploré l’autorité provinciale de rouvrir la route Goma-Minova : « Passer par le lac pour acheminer nos marchandises est très difficile… Nous souffrons beaucoup, Papa ! ». Des mots qui résonnent comme un cri d’alarme, soulignant le désarroi des commerçants contraints de jeter leur marchandise dans les eaux du Kivu. En réponse, le général-major Chirimwami a évoqué le renforcement des démarches en cours auprès de la MONUSCO, au milieu d’une période de cessez-le-feu, pour sécuriser cet axe crucial : « Ce n’est pas nous qui avons fermé la route… C’est par l’ennemi. Mais, nous avons déjà demandé à la MONUSCO de vous sécuriser. ». Un message d’espoir pour des milliers de Gomalais aux abois, dont la survie économique dépend de la réouverture de cette route stratégique. Tandis que l’approvisionnement par le lac reste précaire, obligeant à l’importation massive de vivres frais de l’étranger, les habitants de Goma restent suspendus aux décisions qui pourraient changer leur quotidien. Une situation qui illustre de manière poignante la complexité et l’impact humanitaire des conflits armés en République Démocratique du Congo.
Source: radiookapi.net