Dans un climat de tensions croissantes à Kinshasa, la Dynamique syndicale des infirmiers du Congo (DYSICO) se retrouve au cœur d’un contentieux foncier complexe. Lors de leur assemblée générale extraordinaire du 23 octobre, les membres de cette organisation ont unanimement décidé de saisir la justice pour dénoncer la spoliation de leur concession, un acte attribué à un chef coutumier local, situé dans le quartier Buma de la commune de la N’sele.
Geneviève Betubaseya, secrétaire générale de la DYSICO, a partagé ses inquiétudes face à l’indifférence persistante de l’autorité traditionnelle impliquée, qui esquive les convocations judiciaires. Cette insouciance devant les accusations soulève une question essentielle : jusqu’à quel point les coutumes locales peuvent-elles interférer impunément avec la justice congolaise ?
Ce bras de fer juridique possède des répercussions humaines tangibles. Betubaseya prévient les acquéreurs de terrains dans cette concession en litige de suspendre leurs constructions : « Nous voulons dire à ceux-là qui ont acheté… qu’ils devraient déjà arrêter ces travaux-là. Il y a nos enfants à qui nous allons léguer ce patrimoine. »
Plus qu’un simple conflit foncier, ces événements mettent en exergue la fragilité du respect des droits de propriété et la nécessité d’une intervention vigoureuse des instances dirigeantes congolaises. Un autre membre de la DYSICO appelle à l’aide des autorités, soulignant les conséquences désastreuses de cette affaire sur le devenir de nombreux infirmiers et leurs familles : « Que les autorités puissent vraiment nous aider à récupérer notre terrain. »
Cet appel à la solidarité institutionnelle vise à replacer le droit au cœur des mécanismes sociaux dans un pays où les conflits fonciers restent une problématique récurrente. Face au silence du chef coutumier incriminé, la question reste en suspens : quelles mesures devront être adoptées pour rétablir la confiance en la justice congolaise ? Ce dossier risque de secouer non seulement le quotidien des infirmiers concernés, mais également de questionner la capacité du système judiciaire à rendre effectivement justice.
Source: radiookapi.net