À Kinshasa, dans une atmosphère électrique, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a convoqué les figures emblématiques du secteur judiciaire congolais. Ce lundi à la Cité de l’Union africaine, il a rassemblé, sous sa direction, les principaux responsables du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), conduits par Dieudonné Kamuleta et le ministre de la Justice, Constant Mutamba, afin d’apaiser les tensions palpables entourant l’administration judiciaire en RDC.
Pendant plus de trois heures, l’accent a été mis sur la performance et la réforme de la justice, un domaine convoité pour sa refonte. Si les discussions ont porté sur l’amélioration de l’administration judiciaire, les sous-entendus de cette réunion laissaient transparaître les tensions notoires entre le ministre de la Justice et les magistrats. « Le magistrat suprême », comme l’a précisé Constant Mutamba, « a donné des orientations et instructions précises », tout en poursuivant des réformes vitales pour la justice congolais.
Au cœur de la discorde, les déclarations de Constant Mutamba sont jugées ‘populistes’. Le ministre avait récemment exprimé son désir d’humaniser les prisons et leur gestion, attribuant à la magistrature l’intégralité des défaillances du système carcéral. Une affirmation qui a déplu au Syndicat autonome des magistrats du Congo (SYNAMAC), dénonçant une tentative de déresponsabilisation flagrante. Leur communiqué fustige les propos du ministre, qualifiant ces accusations de partiales et néfastes à la sécurité déjà précaire des magistrats.
Leon Ndomba, président de la Cour de cassation, n’a pas mâché ses mots. Lors d’une audience solennelle, il a souligné, sans nommer, les discours incarnant la tentation populiste de vilipender les magistrats. Une énième péripétie dans ce qu’il pourrait devenir le feuilleton d’une réforme judiciaire essentielle pour l’intégrité de la République Démocratique du Congo. Alors, quelle tournure prendra cette tentative de réconciliation préfectorale ? Seul le temps le dira.
Source: radiookapi.net