Depuis quatre longues années, 53 familles de policiers décédés en Ituri vivent une situation des plus pénibles. Ces veuves et orphelins, dont certains ont perdu leurs proches au front, attendent désespérément le versement des arriérés de solde de leurs proches. Où se niche donc cette injustice qui les empêche de toucher ce qui leur est dû ?
La banque TMB à Bunia, où les fonds sont supposés être logés, affirme attendre toujours l’instruction de l’ordonnateur national, le ministre des Finances, pour procéder au paiement. Pourtant, rien ne bouge. « Nous espérons que le ministre va s’impliquer dans ce dossier, pour que ces familles de policiers qui ont eu à sacrifier leurs vies puissent être enfin honorées », implore maître Joseph Adumanga, l’avocat des familles concernées.
La correspondance envoyée le 4 octobre à Kinshasa par ces familles, et dont une copie a été transmise à Radio Okapi, souligne leur incompréhension face à cette inertie administrative. Malgré les tentatives des autorités locales de la police pour débloquer la situation, aucune avancée n’a été enregistrée à ce jour.
Maître Adumanga dénonce ce qu’il qualifie de traitement injuste. « Les familles dont les policiers ont eu à servir l’Etat congolais ne peuvent pas être remerciées en monnaie de singe. À certains, l’État doit un million de francs congolais. Avec les retenues bancaires chaque mois, imaginez les conséquences ! » s’insurge-t-il, évoquant la précarité croissante dans laquelle les familles se trouvent.
Face à cette impasse, les familles implorent désormais l’intervention du ministre de la Justice, Constant Mutamba. Elles espèrent que celui-ci plaidera en leur faveur pour qu’une solution soit enfin trouvée, qu’elles puissent obtenir la reconnaissance et le soutien qui leur sont dus, et que les sacrifices consentis par leurs proches soient honorés à leur juste valeur.
Pendant ce temps, ces familles continuent de vivre dans l’angoisse et l’incertitude, certaines craignant même de ne jamais toucher cet argent. Leur attente, devenue insupportable, reflète tristement l’indifférence avec laquelle leur sort est traité. Quel avenir pour ces familles laissées pour compte ?
Source: radiookapi.net