Une angoisse palpable règne sur le marché de Mabalako, à 40 kilomètres de Beni, dans le Nord-Kivu, après une panique généralisée causée par des tirs intempestifs. Mardi 8 octobre, un militaire des FARDC, sans raison apparente, a tiré plusieurs fois en l’air, semant la peur chez les habitants et commerçants. La terreur, exacerbée par la pluie battante, a jeté la population dans une confusion totale, poussant certains à chercher refuge en direction de la rivière Loulo voisine.
Ce climat de peur semble avoir des conséquences tragiques. D’après la société civile, de nombreuses personnes demeurent introuvables, alimentant les craintes de noyades dans les eaux tumultueuses. Justin Paluku, président de la société civile du groupement Baswagha-Madiwe, s’inquiète du sort de ces disparus et appelle à une mobilisation des services de sécurité pour les retrouver.
Cet incident n’a pas seulement engendré une psychose collective, il a aussi déclenché une colère grandissante. Quelques heures après l’incident, le responsable des tirs a été capturé par de jeunes locaux et remis à la police de Mabalako. La société civile exige que des comptes lui soient rendus et que des mesures soient prises pour éviter la répétition de telles dérives.
Dans un contexte où les attaques des ADF menacent déjà la paix fragile de la région, cet événement accentue une méfiance envers les forces de sécurité censées protéger. Le traumatisme de l’après-midi alimente une peur omniprésente chez les habitants, qui vivent sous la menace constante d’une attaque rebelle.
Les demandes de la société civile vont au-delà de la simple justice. Justin Paluku sollicite une intervention de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) afin d’évaluer les pertes économiques infligées aux commerçants durant cette panique, espérant ainsi une reconnaissance officielle des dommages subis et une potentielle compensation.
Entre incertitudes et tensions, l’appel à des investigations rigoureuses résonne comme une nécessité urgente face à cette crise. »
Source: radiookapi.net
