Dans une intervention soutenue devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, Thérèse Kayikwamba, ministre des Affaires Etrangères de la République Démocratique du Congo, a dévoilé les défis majeurs qui affaiblissent le processus de Luanda, essentiel pour la paix dans la région des Grands Lacs. Cette session, tenue le 8 octobre à New York, a mis en exergue les lacunes dans la mise en œuvre de l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, notamment en RDC.
Le premier écueil pointé par Mme Kayikwamba concerne l’application du plan double destiné à neutraliser les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et le retrait des troupes rwandaises. « La RDC a minutieusement planifié cet objectif depuis avril 2024, incluant des opérations militaires et un suivi rigoureux. En revanche, le Rwanda ne fournit que des promesses vagues sans détail, creusant un déséquilibre fondamental », a-t-elle précisé, critiquant une forme de chantage qui bloque l’avancée du plan commun.
Deuxièmement, Thérèse Kayikwamba souligne le manque de sincérité du Rwanda manifesté par son refus de toute responsabilité dans un futur accord de paix. Sans responsabilité, la confiance est mise à mal, entravant ainsi toute paix durable. « Chacun doit répondre de ses engagements pour garantir le respect du droit international », a-t-elle rappelé, plaidant pour des conséquences claires en cas de violations.
Enfin, le refus du Rwanda d’accepter un mécanisme de justice régional pour traiter des violations des droits depuis la résurgence du M23 en 2022 constitue un autre obstacle majeur. Ce blocage, selon Mme Kayikwamba, traduit le désir du Rwanda d’échapper à la justice, et a motivé son appel au Conseil de sécurité pour des sanctions ciblées contre les responsables rwandais.
Face aux arguments congédiants du représentant rwandais, qui affirme que la crise M23 relève de l’Ouganda, la ministre congolaise appelle à un leadership efficace pour résoudre ces crises internes en RDC. Cette situation met en lumière la complexité et les tensions persistantes dans la région des Grands Lacs, où chaque geste diplomatique est scruté avec attention et où la paix reste un processus fragile et ardu à consolider.
Source: radiookapi.net