Dans une déclaration alarmante faite par le Réseau pour les droits de l’homme (REDHO) ce samedi, la prison de Kakwangura à Butembo, située dans la province agitée du Nord-Kivu, est mise en lumière pour des raisons tragiques. En effet, pas moins de soixante-et-onze détenus ont perdu la vie entre janvier et septembre 2024, victimes d’un surpeuplement accablant et de conditions de malnutrition. Cette nouvelle soulève des questions cruciales : comment accepter que des êtres humains soient traités de la sorte en République Démocratique du Congo, une nation qui aspire à se relever ?
Actuellement, la prison abrite plus de 1 300 détenus dans un espace initialement prévu pour seulement 200 prisonniers. Cette surpopulation chronique exacerbe les défis quotidiens de ces âmes enfermées, et met à rude épreuve un système carcéral déjà en grande difficulté. « Nous avons récemment mené un exercice de monitoring de la situation et constaté des réalités effrayantes : sur les 1 335 détenus, 315 souffrent de malnutrition. L’État doit impérativement agir, » déclare Muhindo Wasivinywa, coordonnateur du REDHO, ajoutant que le modèle de désengorgement appliqué à la prison de Makala à Kinshasa devrait inspirer des actions similaires à Butembo.
Il est urgent que les décideurs politiques passent à l’action. Selon Wasivinywa, la solution passe non seulement par la libération des détenus condamnés pour des délits mineurs, mais aussi par la construction d’une nouvelle prison. La capacité de la RDC à améliorer ses conditions carcérales est en jeu, tandis que le directeur de la prison de Kakwangura affirme avoir déjà alerté sa hiérarchie. Le pays se trouve une fois de plus à un carrefour, déterminé à démontrer son humanité ou condamner davantage de vies à l’oubli.
Ces constats laissent la communauté nationale et internationale en suspend : jusqu’où faudra-t-il aller pour que de véritables réformes s’opèrent ? Alors que la population du Nord-Kivu continue de vivre sous la pression de l’instabilité politique et sécuritaire, la situation carcérale reflète une crise aiguë de gestion dont l’impact sur les droits humains est toujours plus profond.
Source: radiookapi.net