Le sommet Afrique-France de 2026 fait des vagues avant même son commencement, en choisissant un pays anglophone, le Kenya, pour accueillir cet événement emblématique. Quelle stratégie se cache derrière cette décision audacieuse, et pourquoi le poids lourd francophone africain, la République Démocratique du Congo, n’a-t-il pas été retenu ? Ce choix inattendu soulève de nombreuses interrogations, tant au niveau de la pertinence que de la symbolique.
Alors que des pays francophones, avec en tête la RDC, représentent une majorité notable en Afrique, la sélection du Kenya semble marquer un net repositionnement diplomatique français. Ce choix, bien que potentiellement stratégique, pourrait être perçu comme un éloignement des partenaires traditionnels de la France. En favorisant un pays anglophone, Paris manifeste une volonté affichée de diversifier ses alliances sur le continent, au grand dam des anciens alliés francophones, dont l’influence de l’Hexagone essuie des critiques.
Moteur de cette décision, la thématique du sommet autour du climat et de la réforme de l’architecture financière internationale résonne parfaitement avec les ambitions de William Ruto. Président kényan, il aspire à une stature de leader panafricain, surtout dans un contexte où sa propre popularité nationale est ébranlée par une répression sévère des manifestations. Le président français Emmanuel Macron, quant à lui, voit en ce sommet une opportunité de réparer son image sur la scène internationale, tout comme son homologue kényan.
C’est Dr Njoki Wamai, spécialiste chevronnée en géopolitique, qui l’affirme : ce sommet pourrait devenir la scène d’une vaste opération de communication politique pour ces deux dirigeants en quête de légitimité. A l’aune de cet événement, la France redessine les contours de son influence en Afrique, risquant toutefois de négliger l’un de ses bastions historiques, la RDC.
Avec un tel bouleversement, l’espace accordé aux pays francophones dans l’agenda africain de la France suscite désormais le débat. En choisissant de se tourner vers le Kenya, la France décide peut-être, mais à ses risques, de se réinventer au détriment d’une RDC riche en ressources naturelles et vital pour la dynamique continentale.
Source: linterview.cd