La ville de Kisangani, au cœur de la province de la Tshopo, est en proie à une inquiétante recrudescence de violences policières, comme l’a récemment dénoncé le collectif des organisations de défense des droits humains locales. Glissant vers une spirale d’abus de pouvoir et de banditisme armé, la situation s’aggrave depuis plusieurs mois, faisant craindre pour la sécurité et l’intégrité des habitants. Dernier acte en date de ce phénomène alarmant : l’agression d’un avocat réputé, Maître Smith Twahiru Djuma, par des policiers en patrouille. Les faits sont accablants, cet homme de loi, en compagnie de son épouse, se rendant paisiblement chez lui, a été pris à partie pour avoir refusé de céder à un racket de 100 000 FC. Outre les violences physiques subies, il a également été l’objet de traitements dégradants, griffonnant une nouvelle page sombre dans le rôle des forces de l’ordre censées protéger les citoyens.
Ce collectif de défense des droits humains critique vertement cette dérive qui semble s’ancrer dans le terroir, regrettant amèrement qu’à Kisangani, l’impunité soit le seul adage pour ceux qui devraient incarner la sécurité publique. Alors que la véritable criminalité prospère, on se demande pourquoi les efforts policiers semblent se dissiper dans des actes aussi répréhensibles que dissuasifs.
Dans ce climat de défiance, les défenseurs des droits humains ont formulé des recommandations audacieuses. Entre autres, ils pressent le ministre de l’Intérieur de révoquer l’actuel Groupe Mobile d’Intervention, accusé d’écarts intolérables, et de le remplacer par une unité respectueuse des normes éthiques et des droits humains fondamentaux. En des temps où la sécurité en RDC est plus que jamais une priorité, la question qui reste est : combien de temps encore avant que cette situation ne soit réellement prise en main par les autorités compétentes ?
Source: radiookapi.net