Dans un contexte mondial où la question énergétique se trouve au cœur des préoccupations, la République Démocratique du Congo (RDC) s’érige en candidat improbable pour un projet qui pourrait bien révolutionner les perspectives énergétiques de tout un continent. Au cœur de l’Afrique, le fleuve Congo, second plus grand fleuve après le Nil, est le site choisi pour l’ambitieux projet du Grand Inga, une station hydroélectrique dont le coût est estimé à £64 milliards. Ce projet pharaonique se propose non seulement de valoriser le potentiel énergétique du fleuve mais aussi de fournir une source inépuisable d’électricité verte à des millions de foyers à travers le pays et bien au-delà de ses frontières.

Le Grand Inga, nom donné en l’honneur des deux autres barrages déjà construits sur le fleuve, Inga 1 et Inga 2, promet d’atteindre une envergure dépassant tous les précédents modèles, avec une capacité de production énergétique susceptible d’illuminer de vastes portions du continent africain. Les prémices de ce gigantesque projet remontent à 2016, moment où l’idée de la construction d’un tel aménagement a commencé à gagner du terrain. Cependant, les différends entre le gouvernement congolais de l’époque et la Banque mondiale ont entraîné le retrait des financements de cette dernière. L’avènement de Félix Tshisekedi à la présidence de la RDC en 2019 a marqué un tournant, avec un retour de l’engagement de la Banque mondiale dans le projet.

Mais le chemin vers la réalisation du Grand Inga est semé d’embûches. La monumentalité du projet, qui envisage de surpasser même les dimensions de la centrale des Trois Gorges en Chine, appelle à des investissements conséquents de la part d’autres nations et d’organismes internationaux. Le défi est d’autant plus ardu que la RDC est souvent pointée du doigt pour ses niveaux de corruption, ce qui peut freiner l’enthousiasme des potentiels investisseurs.

Au-delà du gigantisme de l’ouvrage, la situation énergétique actuelle du pays interpelle. Avec une population de 95 millions d’habitants, une immensité territoriale surpassant celle de pays européens majeurs tels que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, le constat est sombre : seul un citoyen sur cinq a accès à l’électricité. Ce faible taux d’accès, couplé au fait que les installations d’Inga 1 et Inga 2 ne fonctionnent pas à pleine capacité, met en lumière l’urgence et l’importance d’une avancée significative dans le secteur énergétique du pays.

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