La situation sécuritaire dans l’est minéralogique du Congo a connu une détérioration prononcée depuis les élections récentes, avec l’avancée significative d’un groupe rebelle présumément lié au Rwanda, élargissant ainsi son territoire. Bintou Keita, l’envoyée spéciale des Nations Unies pour cette nation africaine troublée, a souligné lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies que cette évolution a engendré une situation humanitaire désastreuse, marquée par un déplacement interne de la population atteignant des chiffres sans précédent.
Dans ce contexte de tensions croissantes, les États-Unis ont fait appel tant au Rwanda qu’à la République Démocratique du Congo, les exhortant à « se retirer du gouffre de la guerre », un avertissement d’une netteté sans pareille face à un conflit imminent. Robert Wood, le vice-ambassadeur américain, a condamné de manière véhémente « l’incursion militaire agressive » sur le territoire de l’est du Congo par le groupe rebelle M23 et la Force de Défense Rwandaise, ainsi que leurs attaques, y compris contre des casques bleus de l’ONU.
Il a appelé les dirigeants des deux pays à « choisir la voie de la paix — pour le bien-être de leurs peuples, de la région et du monde. » Wood a qualifié le M23 de groupe s’étant rendu coupable de « violations graves des droits de l’homme envers des civils, y compris la violence sexuelle et basée sur le genre ».
Cet échec de la communauté internationale à condamner les actions du Rwanda, qui est un contributeur majeur aux forces de paix de l’ONU, a été qualifié de « décevant » par Wood, qui a souligné la nécessité de « réévaluer la crédibilité du Rwanda en tant que partenaire constructif dans le maintien de la paix ».
De son côté, le Ministère des Affaires Étrangères rwandais a rétorqué que ses troupes défendaient le territoire rwandais face à un « accroissement dramatique de l’activité militaire » à proximité de la frontière par le Congo.
Lors de la réunion du Conseil, les ambassadeurs congolais et rwandais se sont à nouveau affrontés verbalement, le premier décrivant la coalition M23 et les forces rwandaises comme un « axe du mal », tandis que le second exprimait les vives préoccupations de son gouvernement concernant le FDLR et appelait le Congo à résoudre les questions de sécurité liées à de nombreux groupes rebelles.
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