Dans un retournement géopolitique, le gouvernement militaire de transition au Niger a décidé de rompre un pacte de sécurité qui le liait aux États-Unis depuis 2012, provoquant une onde de choc à Washington. Cet accord, principalement axé sur la lutte antiterroriste, permettait la présence d’environ 1.000 personnels militaires et civils américains sur le sol nigérien. L’annonce de cette rupture survient dans un contexte de tensions croissantes dans la région du Sahel, marquée par la prépondérance de groupes jihadistes affiliés à l’État Islamique et Al-Qaida.
La décision de mettre un terme à cet accord vient après l’expulsion des troupes françaises en décembre dernier, une mesure prise quelques mois après le coup d’État de juillet 2023, qui a renversé le président élu démocratiquement, Mohamed Bazoum. Cette suite d’événements semble témoigner d’une volonté du Niger de redéfinir ses alliances et sa politique de sécurité, au risque de bouleverser l’équilibre de pouvoir régional.
Déjà, les conséquences de cette décision se manifestent par la menace de fermeture de la Base Aérienne 201, une installation américaine d’une valeur de 110 millions de dollars érigée en 2018. Cette base joue un rôle clé en servant de plateforme pour le survol de drones surveillant les mouvements terroristes dans le Sahel. La perte de cette infrastructure pourrait significativement affaiblir la capacité des États-Unis à mener des opérations antiterroristes efficaces dans la région.
Au-delà des tactiques antiterroristes, cette rupture soulève des inquiétudes quant à l’augmentation de l’influence russe en Afrique de l’Ouest. Le groupe Wagner, lié au Kremlin, s’est déjà implanté dans les États voisins du Burkina Faso et du Mali. Après le coup d’État de juillet, Yevgeny Prigozhin, alors à la tête de Wagner, a ouvertement soutenu le nouveau gouvernement militaire, offrant ses services, une démarche qui a sans doute exacerbé les craintes occidentales d’un basculement régional sous l’hégémonie russe et iranienne.
Les États-Unis, bien que surpris par cette revirement, semblent encore espérer une marge de manœuvre diplomatique pour renverser la situation, ou tout au moins, pour maintenir un canal de dialogue ouvert. L’arrivée à Niger de représentants de haut niveau du département d’État et du Pentagone, bien qu’accueillis avec fermeté par le gouvernement militaire, signale la détermination de Washington à ne pas céder le terrain facilement.
Cependant, le visite récente du Premier ministre nigérien à Moscou puis à Téhéran, pour discuter des liens militaires et économiques, confirme la complexification des alliances dans la région. Cette nouvelle orientation du Niger pourrait redessiner la carte géopolitique du Sahel et au-delà, questionnant le poids des interventions occidentales dans la stabilisation de cette zone stratégique.
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