Dans un verdict qui a résonné à travers la scène médiatique congolaise, le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe a mis fin à un chapitre controversé de la justice congolaise en condamnant le journaliste Stanis Bujakera à une peine déjà purgée de six mois de servitude pénale. Alors que la libération de Bujakera, prévue normalement ce mardi, marque la fin d’une épreuve judiciaire, elle soulève également de sérieuses questions sur la liberté de presse et l’indépendance judiciaire dans la République Démocratique du Congo.
Stanis Bujakera, reconnu pour son travail en tant que directeur de publication adjoint d’Actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique, avait été appréhendé le 8 septembre dernier. Sa détention résultait d’accusations liées à la propagation présumée de fausses informations concernant le décès de Chérubin Okende, ancien ministre des Transports et député national. Selon les détails fournis par les instances judiciaires, Bujakera a été reconnu coupable de falsification et de contrefaçon, ainsi que de faux en écriture, charges pour lesquelles il a reçu la sentence minimale grâce à des circonstances atténuantes.
Ce tribunal, malgré la requête du ministère public demandant vingt ans de prison ferme, ne sera pas contesté en appel, ouvrant ainsi la voie à la libération de Bujakera. Cette décision intervient à un moment crucial, coïncidant avec un appel des organisations professionnelles des médias à une manifestation pour la « libération pure et simple » du journaliste.
L’Union nationale de la presse congolaise (UNPC), section Kinshasa, et son président, Jean-Marie Kasamba, se sont positionnés fermement en faveur de Bujakera, exhortant à une mobilisation générale pour soutenir le journaliste et critiquant l’arrestation qu’ils jugeaient « arbitraire et injuste ». Kasamba, au cours d’une conférence de presse poignante, a souligné l’importance de la solidarité autour de Bujakera, considéré comme un « innocent » et une « victime » par sa communauté.
La mobilisation a réuni un large éventail d’organisations médiatiques, allant de Journaliste en danger (JED) à l’Association nationale des éditeurs de la République démocratique du Congo (ANECO), en passant par l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM). Cet ensemble diversifié d’acteurs a démontré une volonté commune de défendre la liberté d’expression et de presse face à des épreuves judiciaires qui semblent, pour certains, saper ces principes fondamentaux.
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