Dans la ville de Beni, située au cœur de la province du Nord-Kivu, une alerte sanitaire d’ampleur est en train de se profiler à l’horizon, mettant en danger la santé d’un groupe particulièrement vulnérable : les femmes détenues au sein de la prison centrale. Cette situation, mise en lumière par la société civile locale, tire la sonnette d’alarme sur les conditions hygiéniques déplorables auxquelles sont soumises ces femmes, pour beaucoup des mères accompagnées de leurs enfants.

Le coordonnateur de la société civile de Beni, Pepin Kavota, a dévoilé cet état des lieux alarmant après une visite récente dans l’établissement pénitentiaire, une structure qui héberge pas moins de 703 détenues. Le constat est sans appel : sur les trois toilettes disponibilisées à ces femmes, une seule est fonctionnelle, les deux autres étant hors d’usage depuis plus de trois mois déjà. Face à cette situation précaire, le risque de maladies est imminent, d’autant plus inquiétant que cet unique lieu d’aisance doit répondre aux besoins de près d’une centaine de personnes.

Face à l’urgence sanitaire, Pepin Kavota ne mâche pas ses mots et appelle les autorités, de l’échelon urbain à national, à intervenir sans délai pour réhabiliter les installations sanitaires défaillantes de la prison. « Il s’agit là d’une mesure de précaution vitale pour prévenir une catastrophe sanitaire qui se profile à l’horizon », souligne-t-il. Cette interpellation de la société civile s’accompagne d’une requête adressée au parquet civil et militaire, en vue de procéder à une révision des dossiers judiciaires des détenues, et envisager la libération de celles ayant commis des infractions mineures.

Cependant, la Directrice de la prison centrale de Beni conteste ces affirmations, assurant que toutes les installations sanitaires sont opérationnelles, bien que l’une d’entre elles rencontre des problèmes d’engorgement ponctuels. Cette version officielle se heurte néanmoins aux témoignages de détenues, qui confirment l’insalubrité des conditions de détention. Certaines parmi elles ont déjà contracté des infections telles que la blennorragie, conséquence directe de cette crise sanitaire.

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