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Nigeria: Le retrait de Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO, un signal d’alarme pour l’intégration régionale

ABUJA – Une onde de choc traverse l’Afrique de l’Ouest: Mali, Burkina Faso et Niger ont annoncé dimanche leur décision de quitter le bloc économique régional de la CEDEAO. Les juntes militaires au pouvoir dans ces pays dénoncent des sanctions jugées « inhumaines » destinées à renverser les coups d’État survenus sur leur sol.

La Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été prise de court, elle qui n’a pas été informée officiellement de cette décision de retrait. Les déclarations conjointes des trois pays, diffusées à la télévision d’État, affirment qu’elles ont pris « en toute souveraineté la décision de se retirer avec effet immédiat de la CEDEAO ».

Accusant le bloc d’avoir dévié des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme, les juntes soutiennent que l’influence de puissances étrangères a perverti les principes fondateurs de l’organisation, la transformant en une menace pour ses États membres et leurs populations, dont elle est censée assurer le bonheur.

Malgré ces déclarations, la CEDEAO maintient que le Burkina Faso, le Niger et le Mali demeurent des membres importants de la Communauté et que l’autorité reste déterminée à trouver une solution négociée à l’impasse politique. Conformément à son protocole, un retrait de l’organisation prend jusqu’à un an pour être effectif.

Cette institution, perçue comme la principale autorité politique et régionale de l’Afrique de l’Ouest, et qui visait depuis sa création en 1975 à promouvoir l’intégration économique de ses États membres, peine récemment à contrer les coups d’État généralisés dans une région où les citoyens se plaignent de ne pas bénéficier des ressources naturelles abondantes.

Plusieurs populations ouest-africaines remettent en question l’efficacité de la CEDEAO et son soutien, la percevant comme une organisation au service des intérêts des dirigeants et non des masses, analyse Oge Onubogu, directeur du programme Afrique au think tank Wilson Center basé à Washington.

L’annonce de dimanche représente le dernier revirement dans une série d’événements qui ont accentué la tension politique en Afrique de l’Ouest, une région qui a connu son dernier coup d’État – au Niger – l’année dernière. Elle survient également alors que les trois nations ont formé une alliance sécuritaire après avoir rompu les liens militaires avec la France et d’autres nations européennes pour se tourner vers la Russie.

Les déclarations accusent la CEDEAO de ne pas avoir aidé ces pays à lutter contre les menaces « existentielles » telles que le terrorisme, raison couramment invoquée par leurs armées pour déposer leurs gouvernements démocratiquement élus.

Les sanctions de la CEDEAO, loin d’améliorer la situation, ont « davantage affaibli des populations déjà éprouvées par des années de violence », affirment les juntes.

La récente réunion avortée entre le Niger et la CEDEAO, dont la délégation n’a pas pu se rendre au Niger en raison d’un problème de vol, a été interprétée par la junte nigérienne comme une occasion de critiquer la manière dont le bloc a réagi au coup d’État.

Cette défection signalerait une influence encore plus réduite des deux puissances traditionnelles en Afrique de l’Ouest – la France et le Nigeria, note Cheta Nwanze, analyste chez SBM Intelligence, un groupe de recherche géopolitique basé à Lagos.

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