Le spectre de la violence plane de nouveau sur le Haut-Katanga, en République Démocratique du Congo, où la terreur a été semée par des insurgés Maï-Maï Bakata Katanga, confirmant leur présence perturbatrice dans la région. Après une trêve de près de trois ans, ces miliciens ressurgissent avec une attaque sanglante dans l’aire de santé de Kintya, un hameau isolé situé à une soixantaine de kilomètres de la cité de Mitwaba.
Au matin du mercredi 24 janvier 2024, une bande armée de douze membres a investi le village, mû par des desseins funestes. Dans cette épopée barbare, un sous-brigadier de la police congolaise et l’épouse d’un agent du service de renseignement de Kintya ont été pris en otage par ces assaillants qui ont, par la même occasion, spolié l’arme du policier ainsi que divers biens de grande valeur appartenant aux villageois. Le retard conséquent du renfort militaire, causé par un manque criant de mobilité, n’a fait qu’accentuer un état de panique déjà palpable.
Des vagues de déplacements forcés de la population ont été immédiatement constatées à titre de conséquence directe de cette incursion. En proie à la peur de futurs assauts, des familles entières ont pris le chemin de l’exode vers Mitwaba centre et d’autres agglomérations avoisinantes, en quête d’une sécurité incertaine.
Dans une poussée de civisme, des habitants du village Mazombwe, situé dans le groupement Kabanda, ont réussi à appréhender six insurgés maï-maï et les ont livrés aux autorités compétentes. Ces délinquants armés de flèches et porteurs de machettes ont été conduits à la ville de Mitwaba avant d’y être transférés vers Lubumbashi.
Tandis que sur place à Mitwaba, l’atmosphère est marquée par une inquiétude grandissante, surtout dans ces contrées reculées qui se trouvent à environ 450 kilomètres au Nord-Est de la ville de Lubumbashi. Et c’est dans cette paralysie sécuritaire que les instances civiles avertissent des risques d’aggravation de la situation humanitaire, déjà mise à mal par les incursions et vagabondages répétés des Maï-Maï Bakata Katanga.
La réapparition en force des miliciens Maï-Maï, autrefois galvanisés par Gédéon Kyungu Mutanga, aujourd’hui en fugue après avoir esquissé le dialogue avec le gouvernement provincial, ressuscite le souvenir d’une période sombre. Gédéon Kyungu, rendu célèbre par son acte de reddition aux côtés de sa compagne et ses acolytes aux forces de la Monusco en 2005, vit encore dans les mémoires. Mais aujourd’hui, il est avant tout recherché par les services de sécurité, embrasant de son ombre les plaines de Karipopo.
Une fois de plus, la province se retrouve plongée dans une atmosphère d’effroi et d’incertitude, rappelant que la paix y reste un idéal fragile et constamment menacé.
José MUKENDI, pour congoquotidien.com.
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