Face à la propagation inquiétante des insurrections islamistes en Afrique de l’Ouest, les diplomates américains sonnent l’alarme et appellent les nations stables de la région côtière à se prémunir en renforçant leurs services publics et en s’attaquant aux griefs divisifs. Lors d’une visite récente en Côte d’Ivoire, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a promu un programme américain de 300 millions de dollars destiné à consolidar les gouvernements le long de la côte atlantique africaine, englobant le Bénin, le Ghana, la Guinée et le Togo. En outre, Blinken a annoncé lors de son séjour à Abidjan, un financement de 45 millions de dollars pour la Côte d’Ivoire, le plus grand producteur de cacao mondial et l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique.
La Côte d’Ivoire, à travers les mots de son Président Alassane Ouattara, s’engage à améliorer la vie quotidienne de ses citoyens ainsi que la situation sécuritaire régionale, tout en réaffirmant son engagement envers la démocratie et la loi. Néanmoins, des analystes craignent que l’effort américain s’avère insuffisant pour contenir la marée des insurrections en colère et une perte d’influence occidentale dans la région. En effet, des affiliés d’Al-Qaïda et de l’État islamique seraient responsables d’environ 41 000 morts depuis 2017 au Mali, au Burkina Faso et au Niger, des pays situés au cœur du Sahel.
L’instabilité croissante provoquée par des séries de coups d’État militaires dans ces pays depuis 2020, et des alliances de sécurité plus étroites avec la Russie, notamment avec les mercenaires liés au Kremlin de la compagnie Wagner, sont des facteurs contribuant à l’augmentation de la violence militante. Ces insurgés font souvent des avancées dans les villages et les villes en exploitant les griefs locaux ethniques et religieux, ainsi que le mécontentement envers les autorités gouvernementales et militaires.
Suite à son passage en Côte d’Ivoire, Blinken s’est rendu au Nigeria pour discuter de la guerre contre l’insurrection menée par Boko Haram dans le nord du pays. L’administration Biden, tout en promouvant un retour à un gouvernement élu au Niger suite au coup d’État contre Bazoum, envisage de redéployer des ressources militaires vers les États côtiers et de stationner des drones de surveillance non armés en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Ghana.
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