Après l’approbation de la requête de contre-expertise dans le dossier de Stanis Bujakera, le vendredi dernier, ses avocats se sont exprimés avec une assurance et un optimisme quant au développement de l’affaire, arguant que le dossier est dénué de preuves solides. Leurs commentaires faisaient suite à une entrevue accordée à RFI et France 24 par le Président, qui a suggéré que son intervention ne pourrait se faire qu’à travers une grâce présidentielle, dans l’éventualité d’une condamnation de Stanis Bujakera. En réponse à ces déclarations, Me Jean-Marie Kabengela a déclaré :
« Dans le cadre de ce procès, Bujakera ne fait pas face à des accusations à propos du meurtre d’Okende, mais est mis en cause pour d’autres motifs. Nous n’envisageons aucune situation dans laquelle Bujakera pourrait être condamné, puisque seule une personne déjà condamnée pourrait bénéficier d’une grâce présidentielle. Quant au dossier, des élements révélés au fur et à mesure du traitement par le tribunal rendent évident qu’il s’agit d’un dossier vide. Notre client n’a rien à voir avec cette affaire. »
Suite à cet épisode, la perspective d’une condamnation du directeur de publication adjoint ne semble pas envisagée par la défense.
« Je suis convaincu que le Président voulait dire qu’il n’interviendrait que dans le cas d’une éventuelle grâce, mais n’a pas impliqué pour autant que Stanis devrait être condamné afin de mériter cette grâce. Il précise que ses interventions sont limitées aux mesures de grâce, il faut donc éviter de surinterpréter ses propos, comme s’il sous-entendait que Bujakera doit être condamné”, a ajouté Me Kabengela.
Le tribunal a approuvé le recours à la contre-expertise, reportant l’affaire à une date ultérieure de deux semaines. Pendant ce temps, les avocats de la défense devront accomplir des formalités afin que les experts désignés soient dûment notifiés par le tribunal.
« C’est désormais notre rôle de nous rendre au greffe et d’accomplir les formalités dactylographiques relatives au jugement préliminaire, afin de le notifier aux personnes désignées en tant qu’experts. L’audience a été reportée de deux semaines afin que ces experts puissent être dûment notifiés par le tribunal, et être informés de leurs responsabilités”, a conclu Me Jean-Marie Kabengela, déclarant être « convaincu que la défense de Bujakera sera entendue et que notre client sera acquitté.»
Contexte
Stanis Bujakera a été arrêté le 8 septembre dernier à l’aéroport de N’djili à Kinshasa et il est accusé de possession d’un « faux document », attribué à l’ANR (Agence Nationale de Renseignements), qui aurait servi de base pour un article non signé par Stanis, publié dans Jeune Afrique. Cet article relate le rôle qu’aurait joué le service de renseignement militaire dans l’assassinat du député et opposant Chérubin Okende. Le journaliste est accusé de « faux en écriture », « falsification de sceaux de l’Etat », « propagation de fausses nouvelles », et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ». Il a été détenu pendant plusieurs jours dans les cachots de la police puis du tribunal de paix, avant son transfert à la prison de Makala le 15 septembre. Bujakera reste en détention depuis plus de deux mois..
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