La mélancolie n’avait jamais été aussi suffocante lors de la cent-dix-neuvième réunion du Conseil des ministres qui s’est tenue le vendredi dernier. Le ministre de la Défense nationale et des anciens combattants, Jean-Pierre Bemba, a ouvert la séance sur un point qui est loin d’être anodin: l’assassinat inhumain du capitaine Gisore Rukatura.

Le défunt, victime d’une barbarie intolérable le jeudi 09 novembre dans la ville de Goma, au Nord-Kivu, a été lynché en pleine rue pour la simple et sinistre raison qu’il affichait un faciès bantu. Appartenant à la communauté Banyamulenge, le Capitaine Rukatura a été suspecté de travailler secrètement avec les terroristes du M23 et de leurs affiliés.

Face à cette abomination, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi n’a pas caché son indignation. Il a condamné avec vigueur cet acte révoltant et a insisté sur l’importance d’appuyer la famille du Capitaine, mais également de lui offrir des funérailles honorables, comme la nature de son rang le requis.

Capitaine des Forces armées congolaises, Gisore Rukatura était un vétéran de l’armée loyaliste depuis 1997. Père de huit enfants, ce combattant avait perdu un bras il y a dix ans lors d’une lutte acharnée contre les terroristes du M23.

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, sous ordre du président, a rapidement ouvert une enquête sur les faits tragiques du 09 novembre, et n’a pas tardé à annoncer deux arrestations parmi les suspects. Les individus ont d’ores-et-déjà été présentés à la justice pour un examen de flagrance.
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