Dans une récente analyse du conflit entre l’Ukraine et la Russie, le général Valery Zaloujny, chef d’état-major des forces ukrainiennes, a fait un constat sans précédent. Le conflit semble être dans une impasse et évolue progressivement vers une guerre de position. Malgré les efforts de Kiev pour atteindre la mer d’Azov, rassemblant douze brigades, 35 000 soldats et une quantité considérable de blindés occidentaux modernes, la manœuvre s’est heurtée à la défense russe, connue sous le nom de ligne Sourovikine.
Selon Vincent Touret, chercheur à l’Université de Montréal, le défi réside à la fois dans l’innovation technique et l’organisation pour franchir des zones extrêmement bien fortifiées. La zone étant l’une des plus minées au monde, le déminage est une nécessité avant toute progression. De plus, la capacité de passer des fortifications souterraines, de réaliser des opérations de contre-batterie et de combattre l’ennemi est cruciale face à une combinaison d’obstacles physiques et de déluges de feu. La situation rappelle tragiquement la Première Guerre mondiale et relance la question de comment rétablir la mobilité sous le feu.
La contre-offensive ukrainienne, même si elle a échoué sur certains aspects, a réussi à fatiguer l’armée russe. Malgré les assauts en grande envergure de Moscou à Avdiivka dans le Donbass, l’armée russe a subi des pertes considérables cet été. Les problèmes de reconstruction, de disponibilité des tubes d’artillerie et de munitions, ainsi que de fabrication de chars affaiblissent davantage l’armée russe. L’Ukraine, grâce à la contre-offensive, a réussi à enfoncer les Russes dans une stratégie coûteuse qui apporte des résultats moindres.
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