Le médecin chef de la zone de santé de la plaine de la Ruzizi, Dr Alexis Kashobwe, a plaidé pour la mise en œuvre de projets d’adduction d’eau potable dans cette région. Selon lui, cette mesure contribuerait à résoudre le problème de la faible accessibilité de la population locale à l’eau potable.
Ce plaidoyer a été présenté lors d’une mission d’ONG humanitaires conduite par les organisations AFPDE et Action MEDEOR dans la cité de Sange, dans le territoire d’Uvira.
Dans des grands centres de population comme Kiliba, Sange, Luberizi, Bwegera, Luvungi, Katogota et Kamanyola, l’accès à l’eau potable est un défi constant. Selon Dr Kashobwe, 80% des nouveaux cas de choléra signalés à Sange sont issus du poste de rassemblement des demandeurs d’asile burundais dans la région.
Ce camp de réfugiés abrite près de six mille personnes, en majorité des femmes et des enfants. Deux décès dus à cette maladie y ont déjà été enregistrés depuis avril dernier, parmi une centaine de personnes atteintes.
Le choléra sévit de manière endémique dans toute la plaine de la Ruzizi depuis 20 ans. « Chaque année, il y a au moins une épidémie », rappelle le médecin chef.
En l’absence d’accès à l’eau potable, les habitants des villages de Kigurwe, Ndunda, Rusabagi et Kiliba sont contraints de consommer l’eau des rivières Shange, Kiliba, Ruzizi, entre autres sources non sécurisées.
Dr Kashobwe note également la nécessité de renouveler les infrastructures d’adduction d’eau existantes, qui ne répondent plus aux besoins de la population suite à leur dégradation progressive. Ces installations, mises en place à la fin des années 80 par l’ONG Solidarité paysanne, ont manqué d’entretien au fil des années.