Environ neuf mois, telle est la durée pendant laquelle les déplacés du site de Kigonze à Bunia, dans la province de Ituri, sont livrés à eux-mêmes. Ces personnes, ayant fui les violences et atrocités de groupes armés dans le territoire de Djugu, ont déclaré ne recevoir aucune forme d’assistance, alimentaire ou non.
Malgré les efforts de certaines ONG qui leur fournissent de petites aides financières pour survivre, ils lancent un appel désespéré au gouvernement pour obtenir de l’aide et rentrer dans leurs foyers d’origine.
Madame Henriette, mère de neuf enfants dont la majorité n’est pas scolarisée, incarne cet appel. Non seulement démunie, elle passe ses journées dans l’angoisse, comme beaucoup de femmes de Kigonze, confrontées à la faim et aux difficultés du quotidien.
« Avant la situation durable, ils devraient d’abord nous apporter les nourritures ici. La situation est très grave. Nous les vieillards, nous dormons ventre creux », témoigne un des déplacés âgés.
Malgré le poids du désespoir, certains déplacés ont choisi la résilience en recourant à divers apprentissages, comme la couture de serviettes hygiéniques réutilisables. Mais sans moyens nécessaires pour la production en grande quantité, leur espoir de subvenir à leurs besoins reste mince.
« Nous manquons de tissus pour coudre et nous demandons de nous aider. Nous pouvons aussi apprendre le métier à nos frères qui souffrent ici, mais nous manquons de machines », ajoute une autre de ces personnes déplacées.
À ce jour, la province de l’Ituri accueille plus de 1 800 000 déplacés répartis sur 64 sites, selon les plus récents rapports humanitaires.