La crise humanitaire dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, atteint des niveaux alarmants. En effet, 1297 ménages de personnes déplacées sont installés depuis plus d’un an dans des conditions de vie précaires à Bihito, un site de déplacés. La situation est si grave que cinq personnes, dont deux enfants, sont mortes suite à des maladies et à la malnutrition ces deux derniers mois, selon une source consolidée issue du comité de la jeunesse du camp de Bihito et de la société civile locale de Masisi.

Les individus dans ces camps proviennent principalement des localités de Karenga, dans le groupement de Bashali Mokoto, et du village de Burungu. D’autres sont venus de Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru. Des sources concordantes soulignent qu’ils sont installés là depuis six mois et habitent principalement dans les écoles de Musoro, Bujiri et l’institut Lushebere.

Malheureusement, cette situation est loin d’être unique. Elle reflète l’état désolant des autres sites de déplacés à travers le territoire de Masisi, subissant une crise humanitaire sans précédent.

Télésphore Mitondeke, un représentant de la société civile du territoire de Masisi, parle d’une situation extrêmement grave et souligne l’urgence d’intervenir. « Il faut souligner les cas des décès, il y a des enfants qui se meurent, ces enfants meurent de faim. Il y a aussi un taux de la malnutrition qui a pris de l’ascenseur », déplore-t-il.

La situation est de plus en plus préoccupante alors que la rentrée scolaire approche. En effet, plusieurs acteurs locaux redoutent que la rentrée soit compliquée dans plusieurs agglomérations de Masisi à cause du nombre de personnes déplacées et des zones désertées par les habitants en raison de l’insécurité persistante.

La situation appelle à une intervention urgente pour mettre fin à cette crise humanitaire et garantir un meilleur avenir aux populations déplacées qui subissent les conséquences d’une négligence prolongée.