Au moins quatre-vingt-dix citoyens ont perdu leur vie à la suite des incursions violentes commises par les miliciens de Mobondo sur le plateau de Bateke dans la localité de Maluku à Kinshasa, depuis le mois de juin précédent. Ces informations alarmantes ont été révélées samedi 8 juillet par la Commission Justice et Paix de l’Archidiocèse de Kinshasa lors d’une conférence de presse. Les assaillants ont en outre saccagé et incendié 218 villages, entraînant par conséquent la fermeture de près de 96 établissements scolaires selon Samuel Ntumba, Secrétaire exécutif de ladite Commission.

En effet, ce dernier a indiqué que cette situation grave de violence et d’insécurité causée par les actions de la milice Mobondo avait engendré des conséquences désastreuses dans les six regroupements du plateau de Bateke. Au courant du mois de juin, de violentes attaques ont été enregistrées à 18 reprises. Ces attaques ont eu pour conséquence la dévastation de nombreux villages dont les habitants ont fui à la suite des incendies causés par les miliciens.

M. Ntumba déplore l’absence d’une stratégie préventive de la part des forces de l’ordre et l’Armée pour contrer et neutraliser les bastions de Mobondo, dont la localisation est pourtant connue. Il a également souligné le peu de mesures prises par les autorités pour garantir la sécurité dans les villages habités majoritairement par les Teke, qui sont désormais livrés aux griffes des miliciens de Mobondo.

Afin de mettre fin à cette spirale de violence, la Commission Justice et Paix recommande vivement aux autorités d’adopter une politique de prévention contre les attaques de la milice Mobondo plutôt que de prendre des mesures correctives après chaque attaque. De plus, l’organisation religieuse encourage l’État à faciliter la reprise économique et à garantir la protection des leaders traditionnels et des fermiers.

La Commission Justice et Paix exhorte également le gouvernement à installer ou renforcer des postes de polices et des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). De plus, elle appelle à une meilleure accessibilité des organisations humanitaires aux personnes vulnérables.

Enfin, la Commission fait appel aux agences des Nations Unies et aux ONG internationales pour leur assistance en apportant leur soutien à la fois aux structures d’accueil et aux familles, ainsi qu’à tous les groupes vulnérables encore présents sur le plateau de Bateke.