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Mardi 9 mai, Médecins sans Frontières (MSF) a fait état de chiffres choquants concernant les violences sexuelles. L’organisation internationale a affirmé qu’elle avait pris en charge plus de 670 victimes, recensées dans les sites des déplacés de Bulengo, Lushagala, Kanyaruchinya, Eloime, Munigi et Rusayo, tous autour de Goma. « Près de 60% des victimes ont été agressées moins de 72 heures avant de se présenter à MSF, illustrant l’urgence de la situation », a déclaré MSF.
Le site de Rusayo, le plus peuplé de tous les sites des déplacés, situé à l’ouest de Goma, a répertorié à lui seul 360 victimes des violences sexuelles sur les 674 prises en charges par MSF. La majorité des victimes sont des femmes et la plus grande partie a affirmé avoir été agressée alors qu’elle recherchait du bois de chauffage et de la nourriture. Parmi elles, la moitié ont rapporté avoir été agressées par des hommes armés.
D’après MSF, l’insuffisance de l’assistance humanitaire aggrave la vulnérabilité des personnes déplacées et amplifie les risques de violences auxquels elles sont confrontées. Cette organisation humanitaire a donc ainsi appelé à améliorer les conditions de vie des personnes déplacées installées autour de la ville de Goma. Notamment, elle demande un garantissement des besoins essentiels, autant d’accès à la nourriture, à l’eau et à des infrastructures sanitaires, mais également des mesures de protection pour assurer la sécurité des femmes. Malgré une mobilisation des organisations humanitaires accrue ces dernières semaines, les conditions de vie restent désastreuses et les personnes en manquent de tout.