Lundi 17 avril, des élèves de l’institut Mabalako, situé dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), ont menacé de boycotter les activités scolaires et de déloger les déplacés qui occupent leurs salles de classe depuis 2015. Plus de cent personnes vivent avec les élèves de cette école secondaire.
Dans une correspondance adressée au bourgmestre de la commune rurale d’Oicha, le comité des élèves a dénoncé la difficulté et les conditions malsaines dans lesquelles il étudie.
Cette situation remonte à 2015, lorsque des attaques menées par des rebelles des ADF ont poussé de nombreux civils à fuir les massacres. Ces personnes se sont réfugiés dans des bâtiments scolaires, des églises et chez des familles. Certains ont pu regagner leurs villages suite à une certaine accalmie dans la zone, mais beaucoup d’entre eux n’ont jamais pu retourner chez eux et vivent encore aujourd’hui dans ces abris.
Selon le doyen de l’institut Mabalako, Mathayuz Musanza, les activités scolaires sont très affectées par cette situation. « Les déplacés sont endormis lorsque nous arrivons à l’école et nous devons les réveiller. Ils cassent même nos pupitres et fument du chanvre dans la cour scolaire. Les conditions hygiéniques sont très mauvaises. Nous supportons ce calvaire depuis très longtemps », a-t-il déclaré.
Le préfet des études de l’institut Mabalako a confirmé que ces déplacés sont malheureusement aidés avec des ressources, mais refusent de quitter l’école et de vivre dans la cité, certains prétextant qu’ils ne se sentent pas en sécurité.
La prise de parole des déplacés dans cette affaire n’ayant pas abouti, le bourgmestre local a refusé de s’exprimer à ce sujet.
Face à la détermination des élèves d’exiger le départ des déplacés et leurs conditions scolaires déplorables, les résidents et leurs autorités locales se retrouvent dépourvus d’une solution satisfaisante. Affaire à suivre.