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Ce dimanche 9 avril, la fête de Pâques a été célébrée à Beni (Nord-Kivu) dans une ambiance mêlant joie et tristesse. En effet, la menace sécuritaire qui règne dans cette région de la République Démocratique du Congo préoccupe ses populations qui ne peuvent qu’assister impuissantes aux massacres perpétrés par des groupes rebelles.
La ville de Beni était plutôt calme ce matin de Pâques, et la circulation relativement moins intense que d’habitude. Les paroisses protestantes et catholiques se sont retrouvées à la paroisse catholique de Madrandele avec parents, enfants et personnes âgées venus célébrer la fête chrétienne qui symbolise la résurrection de Jésus-Christ.
Cependant la tristesse était présente ce jour-là dans les cœurs des fidèles qui ont tous eu le sentiment de fêter dans un climat de résignation, mais aussi de solidarité pour les victimes des tueries. Reagan, pianiste, a déclaré avec assurance : «Etant chrétiens, nous ne pouvons pas avoir peur. S’il nous arrive de mourir dans des églises piégées, nous serons fiers parce que nous aurons péri martyrs».
Malgré la présence menaçante des groupes armés dans le milieu et les risques d’attentat dans les lieux de culte, les fidèles disent avoir fait leur deuil de ce danger qui fait partie de leur quotidien.
Arielle, âgée de six ans, s’est aussi unie à la communauté des croyants ce jour-là, accompagnée de sa mère et de sa jumelle. Sa seule vision étant une intention de prière : «Je suis venue prier parce qu’aujourd’hui c’est le jour de Pâques, qu’on ne tue plus les jeunes».