La situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) reste précaire, malgré le déploiement progressif de la force de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) pour combattre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). La France, quant à elle, s’efforce d’accroître son soutien à Kinshasa et d’exercer une influence positive sur la région.
La force de l’EAC, composée de soldats du Kenya, du Burundi, de l’Ouganda et du Soudan du Sud, et bientôt de l’Angola, vise à ramener la paix dans l’est du Congo, en proie aux violences armées depuis près de 30 ans. Les rebelles du M23, majoritairement tutsis, ont repris les armes fin 2021 et étendu leur emprise sur de vastes pans du territoire du Nord-Kivu, opérant désormais à quelques dizaines de kilomètres de Goma, la capitale provinciale. Le cessez-le-feu négocié avec la médiation de l’Angola s’est presque immédiatement effondré.
Selon des experts de l’ONU et un Livre blanc publié par la RDC, le M23 est soutenu par le Rwanda, malgré les dénégations de Kigali. La RDC dénonce également l’inefficacité de la mission onusienne Monusco déployée depuis 1999 et estime être en guerre contre le Rwanda.
Face à cette crise endémique, la France tente d’apporter son soutien. En effet, elle a renforcé son partenariat militaire avec Kinshasa, formant des unités des forces armées congolaises (FARDC) depuis 2021. Deux bataillons « jungle » ont déjà été formés, et un troisième est en cours d’entraînement au Gabon. Par ailleurs, des formations pour des officiers et des sous-officiers sont en cours, tant au Gabon qu’en RDC.
La France participe également à la formation de hauts cadres militaires congolais à travers l’École Supérieure de la Sécurité et de la Défense (ESSD) française Themiis et soutient l’équivalent congolais de l’École de Guerre. En termes d’aide humanitaire, Paris est engagé dans le pont aérien mis en place par l’UE pour ravitailler les populations de l’est du Congo.
Sur le plan politique, la France s’implique également. Le président Emmanuel Macron a appelé chacun, y compris le Rwanda, à « prendre ses responsabilités ». L’ancien président Nicolas Sarkozy et l’ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin ont également effectué des visites en RDC, cherchant à faciliter le dialogue et promouvoir la paix.
