Les habitants des chefferies de Bahema Boga, Mitego et Banyari Tchabi, qui avaient fui pour échapper aux exactions des rebelles des ADF, ont progressivement et en grand nombre retrouvé leurs villages situés au sud d’Irumu ces deux derniers mois. Ainsi, les sources concordantes rapportent que presque tous les sites des déplacés dans la région sont totalement désertés.

Ce retour à une situation normale est à mettre à l’actif des opérations militaires conduites conjointement par les forces congolaises (FARDC) et ougandaises (UPDF) contre la rébellion des ADF, dont « les capacités offensives sont désormais limitées », selon des sources locales.

En effet, durant près de deux ans, la population se ces trois entités a été contrainte de laisser son foyer pour se réfugier, dans des sites construits à proximité de la base de la MONUSCO à Tchabi et des positions des FARDC-UPDF à Boga et Tchabi, à environ 120 kilomètres au sud de Bunia. Par ailleurs, d’autres habitants ont fui vers la chefferie de voisine de Walendu Bindi et jusqu’à la chef-lieu de la province, à cause des agissements des ADF.

Cependant, selon Mgr William Bahemuka Mugenyi, évêque du diocèse Anglicane de Boga, une stabilité s’observe désormais depuis environ deux mois dans la région, puisque 80% de la population de la chefferie de Bahema Boga sont de retour, et ce chiffre se rapprochant des 60% des habitants de l’entité voisine de Tchabi. Ces retournés peuvent s’activer, sans entrave, à leurs activités agricoles et économiques.

« C’est l’action des forces de la mutualisation UPDF-FARDC qui a permis de rendre le retour possible, affirme Mgr William Bahemuka, et de atténuer grandement incursions, menaces et pillages effectués par le groupe armé FRPI. Il y a donc un grand progrès, et la stabilité, gage d’un retour définitif de tous les déracinés, s’instaure peu à peu ».

En effet, les marchés communautaires de vivres de Busio et de Boga-Centre tout comme les institutions médicales fonctionnent à nouveau à plein régime, favorisant la cohésion sociale et la concorde entre les habitants de différentes ethnies. Ainsi, cette stabilité entrevue est le reflet espoir que le gouvernement puisse consolider cette amélioration pour le retour auprès de leurs foyers de tous les civils qui ont été déracinés.