Mardi 28 mars marquait le début d’un procès historique devant la cour militaire du Sud-Kivu interventionnée dans la ville de Kitutu, dans le territoire de Mwenga. Là se tenait le procès de deux accusés de crimes de guerre et contre l’humanité : le colonel FARDC Laurent Kapopo Alunda, ainsi que l’ancien seigneur de guerre Le Pouce Takungomo.
Le procès fait suite à des accusations liées à des événements s’étant déroulés en décembre 2005 à Kitindi, dans le territoire de Shabunda (294 kilomètres de Bukavu). C’est dans ce village que le 107ème bataillon de l’armée congolaise (dirigé par le major Alunda,qui devint plus tard colonel) se serait attaqué aux rebelles FDLR, engendrant alors à son tour des graves violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire.
Selon une mission de documentation menée par le Collectif d’Action pour la Défense des Droits de l’Homme (CADDHOM), on dénombre 35 cas de meurtres, 189 cas de viols et 900 incendies de maisons. Le colonel Alunda a été arrêté en 2020 à Lubumbashi, avant d’être remis à l’auditeur militaire supérieur du Sud-Kivu.
Le second procès, qui a été ouvert mercredi, a été initié suite à des accusations de crime contre la paix et la sécurité de l’humanité. Ainsi, 20 ans de servitude pénale ainsi que des dommages-intérêts de 439000 US dollars ont été demandés à l’ex-milicien Raia Mutomboko, accusé de meurtres, viols, esclavages et disparitions forcées. Une cellule d’Appui à la Justice de la MONUSCO était présente durant la séance pour assister aux procédures.
Ce procès unique – et fort attendu – illustre une nouvelle étape pour le Sud-Kivu, devenu lieu de combat et de justification du déni des droits fondamentaux de l’homme.