Au moins 300 morts, des milliers de déplacés, ainsi que des destructions et pillages: telles sont les tristes constatations faites par Human Rights Watch (HRW) à Kwamouth (Mai-Ndombe) entre juin 2022 et mars 2023. Dans un rapport publié ce jeudi 30 mars, l’ONG met en évidence des violences communautaires perpétrées entre membres des communautés Teke et Yaka concernant une redevance coutumière et un litige lié à l’accès à la terre.
Des témoignages recueillis par HRW font état de dégradations matérielles de grande ampleur, avec des centaines de maisons pillées et incendiées, ainsi que des écoles et des centres de santé. Selon le rapport, le gouvernement n’a pas renforcé la sécurité dans le territoire avant le mois de septembre, et n’a pas fourni une aide adéquate aux plus de 50 000 personnes déplacées due aux violences. Des exactions auraient même été commises par des membres des forces de sécurité congolaises.
HRW demande à ce que sa recommandation soit mise en oeuvre afin d’éviter à l’avenir une répétition inacceptable de tels actes. « Les autorités congolaises devraient prendre d’urgence les mesures nécessaires pour protéger les civils dans l’ouest du pays contre de nouvelles attaques et faire respecter l’état de droit. Il est crucial de traduire en justice les responsables des violences meurtrières à Kwamouth et de répondre aux griefs sous-jacents », déclare Thomas Fessy, chercheur senior sur la République démocratique du Congo à Human Rights Watch.
La mission de l’ONG inclut aussi de régler les litiges de longue date liés à la domination coutumière et aux droits fonciers, tout en mettant en place une enquête complète et impartiale concernant les tueries, et en favorisant l’accès à l’aide humanitaire pour le bien-être des victimes de ces violences.