Le vendredi 17 mars, un rapport publié par le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli a mis en lumière le lien entre sport et politique en République démocratique du Congo. Intitulé « Jeux de pouvoir, pouvoir du jeu : football et politique en République démocratique du Congo », ce document a été présenté aux médias la veille à Kinshasa et s’est fondé sur des témoignages recueillis auprès de membres des comités de direction actuels et passés des clubs de football, de partisans des clubs et de journalistes sportifs.
Loin d’être juste un jeu, le rapport souligne que le football se traduit par une prolongation de l’arène politique, où hommes et femmes politiques tentent de devenir présidents des clubs afin d’acquérir ou consolider leur base électorale à travers la popularité sportive. Au même moment, le pouvoir politique cherche à contrôler les plus grands clubs pour y servir de fins politiques.
En République démocratique du Congo, le rapport relate que le football est soumis à l’influence de la politique et cite par exemple le refus de certains clubs de jouer leurs matchs de la CAF sur le terrain du Stade Mazembe à Lubumbashi, les encouragent à transférer ces rencontres à l’étranger.
Les clubs de football en RDC sont dirigés par des ressources associées à leur dirigeant, et la politique s’infiltre facilement lorsque des politiciens deviennent présidents des associations sportives. Selon le rapport, cet imbroglio est en fait un jeu de pouvoir, s’inscrivant dans une relation conflictuelle entre les aspirants à une base électorale et le gouvernement et sa quête de manipulation des grandes équipes à des fins politiques.
Les grands clubs de football sont parfois remis en question par leurs partisans, pouvant jusqu’à punir leurs dirigeants. Il semblerait que le football se distingue des autres structures civiles en République démocratique du Congo en ce qui concerne les relations entre les gouvernants et leurs sujets qui sont plus démocratiques.
Le rapport conclut en recommandant à ceux qui bâtissent le Congo nouveau d’envoyer un signal d’alerte pour l’instauration d’institutions appartenant à des personnes et d’utiliser le football comme modèle d’organisation privilégié, où la reddition de comptes des dirigeants à leurs backers est de mise.
Source: RADIO OKAPI
https://www.radiookapi.net/2023/03/17/actualite/politique/rdc-le-football-est-une-extension-de-larene-politique-rapport-gec-et
