Dans un contexte géopolitique volatil, la République Démocratique du Congo se retrouve au cœur d’une recomposition diplomatique inédite. La signature, sous médiation américaine, d’une déclaration de principes entre Kinshasa et Kigali suscite autant d’espoirs que de réserves stratégiques. Le président américain Donald Trump, en position de faiseur de paix régional, a martelé son engagement à « soutenir une trajectoire de paix irréversible », selon ses propres termes relayés par plusieurs médias kinois ce mardi 29 avril 2025. Une déclaration qui résonne comme un coup de projecteur sur les actualités politiques RDC, longtemps marquées par l’ambiguïté des partenariats internationaux.
À Kinshasa, où les nouvelles congolaises font l’objet d’une analyse minutieuse, la tonalité est à la prudence mesurée. Si Infos 27 salue un « alignement historique des étoiles diplomatiques », d’autres voix, comme La Référence Plus, rappellent la « félonie structurelle du régime rwandais ». Le gouvernement congolais, porté par une rhétorique de souveraineté renouvelée, joue-t-il son va-tout sur l’échiquier international ? La question plane alors que se profile la date clé du 2 mai pour la signature formelle d’un accord de paix.
Dans les coulisses de cette actualité en temps réel RDC, un détail économique intrigue : le corridor de Lobito. Ce projet phare, hérité de l’ère Biden mais revigoré par Trump, cristallise les enjeux miniers et logistiques de la région. L’annonce d’un investissement américain de 6 milliards de dollars soulève un paradoxe : comment concilier extraction massive de « magnifiques minerais » – selon la formule trumpienne – et stabilité politique dans l’Est congolais ? Un équilibre périlleux pour Kinshasa, contraint de naviguer entre opportunités économiques et impératifs sécuritaires.
Les déclarations du président américain, rapportées par La Prospérité, ne manquent pas de surprendre par leur optimisme affiché. « La paix au Rwanda, au Congo et dans quelques autres pays alentours » serait imminente, selon ses dires. Mais cet enthousiasme transpacifique résiste-t-il à l’épreuve des réalités locales ? Les analyses politiques RDC soulignent l’absence de mécanismes contraignants pour garantir le retrait des forces rwandaises suspectées d’opérer dans le Kivu. Un silence qui inquiète les observateurs avertis, prompts à rappeler les échecs passés des initiatives de paix.
Sur le front diplomatique, l’administration Trump semble avoir choisi son camp : celui d’un rapport de force favorable à Kinshasa. En qualifiant ouvertement le Rwanda d’« agresseur », Washington opère un virage sémantique lourd de conséquences. Une reconnaissance implicite qui isole Kigali, mais place aussi la RDC devant ses responsabilités. Le gouvernement Tshisekedi saura-t-il transformer ce soutien verbal en leviers concrets pour assoir son autorité sur l’ensemble du territoire national ?
Les prochains jours s’annoncent décisifs. Entre la possible signature d’un accord de paix vendredi et l’ouverture du conclave papal – anecdote relevée par Le Potentiel –, la RDC vit au rythme des paradoxes. La communauté internationale retient son souffle : un échec des négociations pourrait raviver les tensions dans une région où chaque acteur – Angola inclus via le corridor de Lobito – cultive des intérêts divergents. Reste une certitude : sous couvert de pacification régionale, c’est bien une nouvelle configuration des rapports de puissance en Afrique centrale qui se dessine.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
