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Paiement des agents de l’État en RDC : Un léger retard qui interroge la stabilité financière

Le Comité de suivi de la paie a annoncé, ce jeudi 24 avril, le démarrage du paiement des agents et fonctionnaires de l’État pour le mois en cours. Cependant, cette opération s’accompagne d’un léger retard, attribué aux récentes intégrations administratives et au doublement de la solde des forces de sécurité. Une situation qui, malgré les assurances des autorités, suscite des interrogations sur les mécanismes de gestion des finances publiques en République démocratique du Congo.

Selon le communiqué du ministère des Finances, des mesures correctives ont été activées pour garantir un décaissement dans un délai maximal de 48 heures. Ce contretemps, qualifié de « technique » par le Comité, intervient dans un contexte où le gouvernement s’était engagé à respecter scrupuleusement une nouvelle feuille de route salariale. Rappelons qu’en juin dernier, le président intérimaire du Comité, Yannick Isasi, avait souligné la volonté d’anticiper les paiements avant le 28e jour de chaque mois – une promesse aujourd’hui mise à l’épreuve.

Un double défi : intégrations et augmentation salariale

L’actuel retard s’explique principalement par deux facteurs structurels. D’une part, l’intégration progressive de nouveaux bénéficiaires dans le système de paie centralisé, un processus complexe nécessitant des vérifications croisées entre l’ODG (Organisation de défense et de gestion) et la Fonction publique. D’autre part, la mise en œuvre du doublement des soldes pour les militaires et policiers – mesure phare annoncée en 2023 pour renforcer la cohésion des forces de sécurité.

« Ces ajustements ressemblent à une reprogrammation en cours d’opération d’une machine économique sensible », analyse un expert budgétaire sous couvert d’anonymat. Effectivement, le budget de l’État doit désormais absorber une enveloppe salariale élargie tout en maintenant l’équilibre des autres secteurs vitaux comme la santé ou l’éducation, gérés notamment via le SECOPE pour les enseignants.

Transparence vs urgence : l’équation congolaise

Le communiqué insiste sur la « rigueur dans la transparence » des procédures, avec un suivi impliquant les banques commerciales et les services de contrôle. Une approche saluée par certains observateurs, mais qui contraste avec les réalités opérationnelles sur le terrain. « Chaque retard, même minime, affecte la crédibilité du système », note un économiste basé à Kinshasa. « Les fonctionnaires, souvent contraints de recourir au crédit informel en fin de mois, restent vulnérables au moindre décalage. »

Cette situation pose une question cruciale : la modernisation des circuits de paiement suffira-t-elle à endiguer les défis logistiques récurrents ? Les récentes innovations technologiques dans le secteur bancaire congolais – comme les virements mobiles – pourraient offrir des solutions partielles, à condition d’être déployées à grande échelle.

Perspectives : stabilité salariale ou domino économique ?

À moyen terme, l’enjeu dépasse la simple ponctualité des paiements. Une gestion prévisible des salaires publics constitue le pilier de la consommation des ménages et donc de la croissance nationale. Or, avec près de 1,2 million de fonctionnaires recensés, chaque perturbation dans la chaîne de paiement risque de se répercuter sur l’ensemble de l’économie locale, notamment à Lubumbashi et Goma où les agents étatiques représentent une part significative de la population active.

Le gouvernement congolais marche donc sur une corde raide : honorer ses engagements sociaux tout en préservant l’équilibre budgétaire dans un contexte international marqué par la flambée des prix des matières premières. La régularité affichée depuis juin 2023 reste un indicateur à suivre, surtout que les prochains mois s’annoncent cruciaux avec l’approche des échéances électorales locales.

Reste à savoir si ce léger retard d’avril constitue un simple ajustement technique ou le symptôme de tensions plus profondes. La réponse se nichera peut-être dans les prochaines statistiques du ministère des Finances – à condition qu’elles soient rendues publiques dans la même logique de transparence revendiquée.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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