La province de l’Ituri, en République Démocratique du Congo (RDC), fait face à une résurgence inquiétante du virus Mpox (anciennement Monkeypox). Selon les dernières données de la division provinciale de la santé à Bunia, au moins 13 cas confirmés ont été enregistrés parmi des dizaines d’échantillons testés au laboratoire de l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) à Kinshasa. Parmi ces cas figurent des enfants contaminés par contact avec des adultes infectés, soulignant les risques de transmission interhumaine.
Les zones de santé de Tchomia, Rwampara, Komanda, Lita et Aru – sur les trente-six que compte la province – sont actuellement en alerte. Un détail interpellant : dans la zone de Rwampara, un adolescent de 14 ans a contracté le virus après un contact avec un malade venu du Nord-Kivu, illustrant comment les mouvements transfrontaliers alimentent la propagation. Comment une maladie dont les réservoirs sont habituellement des animaux sauvages devient-elle une menace interprovinciale ?
Le Mpox, cousin moins virulent de la variole, se manifeste par de la fièvre, des éruptions cutanées et des ganglions enflés. Bien que son taux de mortalité soit estimé entre 1% et 10% selon l’OMS, sa contagiosité exige une vigilance accrue. « Un simple contact peau à peau ou avec des objets contaminés suffit », rappelle un médecin de Bunia sous couvert d’anonymat.
Face à cette situation, les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme. Le lavage régulier des mains au savon, le port de masques et l’isolement des malades sont réitérés comme boucliers primordiaux. Mais dans des régions où l’accès à l’eau potable reste un défi quotidien, ces mesures peinent parfois à être appliquées rigoureusement.
La cheffe du bureau de l’Information sanitaire insiste sur l’urgence d’activer les « piliers de riposte » : surveillance épidémiologique renforcée, prise en charge gratuite des cas, et surtout sensibilisation communautaire ciblée. Un appel qui résonne particulièrement dans un contexte où les systèmes de santé locaux doivent déjà composer avec d’autres crises sanitaires récurrentes.
Cette résurgence pose une question cruciale : la RDC dispose-t-elle des moyens nécessaires pour contenir simultanément les épidémies de Mpox, d’Ebola dans l’Est, et de choléra dans plusieurs provinces ? Les récentes avancées en matière de surveillance via l’INRB montrent des progrès, mais les besoins logistiques sur le terrain restent immenses.
Pour les familles concernées, le dispositif actuel prévoit une prise en charge médicale gratuite, à condition que les cas soient signalés à temps. Les professionnels de santé rappellent qu’un diagnostic précoce réduit considérablement les risques de complications. Une information vitale à diffuser dans les langues locales via des canaux communautaires.
En cette période critique, la coordination entre Kinshasa et les provinces devient un enjeu majeur. Alors que Kinshasa actualités focalise souvent sur les crises politiques, cette alerte sanitaire rappelle que les défis médicaux requièrent une mobilisation transversale. La route vers une riposte efficace passe par un maillage serré entre chercheurs de l’INRB, soignants de terrain et populations à risque.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net