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RDC : L’Assemblée nationale déclenche une bombe politique avec une enquête sur les fonds militaires de l’Est

Dans un mouvement qui pourrait réécrire les équilibres du pouvoir à Kinshasa, l’Assemblée nationale a voté ce mardi 22 avril 2025 la création d’une commission d’enquête sur la gestion des fonds alloués aux opérations militaires dans l’Est de la République démocratique du Congo. Une décision qui, sous couvert de transparence, révèle les fissures d’un système où chaque parole officielle est désormais soupesée à l’aune du soupçon.

À l’origine de cette initiative, le rapport explosif de la commission Défense et Sécurité, dont les auditions des ministres sectoriels ont mis en lumière des zones d’ombre persistantes. « Comment expliquer que des budgets colossaux se volatilisent tandis que nos soldats manquent de balle pour défendre leur territoire ? », interroge un député sous couvert d’anonymat, résumant l’ambiance électrique de la plénière. La mise en place de cette nouvelle instance d’investigation apparaît autant comme un remède que comme un aveu : celui d’une défiance institutionnalisée envers les gestionnaires de la chose sécuritaire.

Les implications politiques de ce geste parlementaire sont multiples. D’abord, un camouflet pour l’exécutif, dont la gestion de la crise à l’Est est ainsi publiquement mise sur la sellette. Ensuite, un calcul risqué pour la majorité présidentielle, dont certains membres ont appuyé la motion – signe d’allégeances mouvantes à l’approche des échéances électorales. « Cette commission n’est pas une option, c’est une nécessité nationale », tonne un élu de l’opposition, tandis que des voix plus modérées rappellent que « l’armée ne doit pas devenir l’otage des querelles politiciennes ».

Derrière les déclarations de principe se profile un enjeu capital : la crédibilité même de l’État face à une population excédée par les promesses non tenues. Les récentes avancées militaires contre les groupes armés dans le Nord-Kivu pourraient-elles être compromises par des révélations sur des détournements ? La question hante les couloirs du Palais du Peuple, où certains murmurent déjà que « cette enquête est une épée de Damoclès suspendue au-dessus de tout l’appareil sécuritaire ».

Reste à savoir si cette commission, troisième du genre en cinq ans, parviendra à briser le cycle des rapports enterrés. Les précédentes investigations sur la gestion des fonds publics, souvent étouffées dans l’œuf, invitent à la prudence. Pourtant, l’insistance des parlementaires – y compris dans les rangs présidentiels – suggère un changement de paradigme. Serait-ce l’amorce d’un printemps anticorruption, ou simplement un coup d’épée dans l’eau médiatique ?

Les prochaines semaines s’annoncent décisives. La composition de la commission, son mandat précis et surtout sa capacité à résister aux pressions détermineront si Kinshasa assiste à un véritable tournant dans la gouvernance sécuritaire – ou à une nouvelle mouture du théâtre d’ombres habituel. Un test crucial pour les institutions congolaises, observées à la loupe par une communauté internationale de plus en plus sceptique.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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