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Nord-Kivu : Après le pillage des hôpitaux par les rebelles, une crise médicale menace de tuer plus que la guerre

La zone de santé de Kibua, dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, traverse une crise humanitaire sans précédent. Suite au pillage systématique des structures sanitaires par les rebelles de l’AFC/M23, des hôpitaux vitaux pour des milliers de Congolais sont réduits à l’impuissance. Santé RDC se retrouve ici au cœur d’un drame où l’accès aux soins de base relève désormais du parcours du combattant.

Un système de santé exsangue

« Comment accoucher sans kit médical ? Opérer sans anesthésie ? », s’interroge le Dr Isaac Bihango, directeur de l’hôpital général de référence de Kibua. Les rebelles ont vidé les pharmacies, emporté le matériel chirurgical et même les panneaux solaires – source cruciale d’énergie dans cette région enclavée. Résultat : sur les 15 services de l’établissement, aucun ne fonctionne normalement. La maternité utilise des pinces rouillées, stérilisées en urgence avant chaque accouchement. Le laboratoire ne dispose que de trois microscopes défectueux.

Une crise en cascade

Le centre de santé de Kashebere présente un bilan tout aussi accablant : 100% des médicaments disparus, 90% du matériel médical volé selon les estimations préliminaires. À Karambi, ce sont jusqu’aux lits et matelas qui ont été emportés. Actualités RDC révèle une autre facette tragique : 60% des patients ne peuvent plus payer leurs soins, ayant tout perdu pendant les exactions. Pire, l’hôpital de Kibua croule sous une dette de 8 millions de francs congolais après avoir soigné des militaires des FARDC.

Une bombe à retardement sanitaire

« Sans intervention rapide, les morts post-conflit risquent de dépasser ceux de la guerre », alerte le Dr Bihango. Les analogies ne manquent pas pour décrire cette situation : des pharmacies vides comparables à « des coquilles vides », des hôpitaux fonctionnant comme « des voitures sans carburant ». La pénurie de médicaments antipaludéens et antibiotiques fait craindre une flambée épidémique dans cette zone où Nord-Kivu compte déjà parmi les régions les plus vulnérables.

Appel à la solidarité nationale et internationale

Face à l’urgence, les autorités sanitaires lancent un cri d’alarme. Deux pistes se dessinent : un réapprovisionnement immédiat en médicaments essentiels et une annulation des dettes médicales pour les déplacés. Les partenaires traditionnels de la RDC sont interpellés, tout comme le Programme National de Santé (PNS) qui pourrait débloquer des fonds d’urgence.

En attendant, les médecins improvisent avec les moyens du bord. Mais jusqu’à quand ? La question hante tous les acteurs de terrain. Comme le résume un agent de santé : « Ici, chaque comprimé d’paracétamol est devenu une denrée plus précieuse que l’or ». Une réalité qui interpelle sur la résilience du système de santé congolais dans les zones de conflit.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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