La disparition du Pape François, survenue ce lundi 21 avril 2025, plonge la République Démocratique du Congo dans une réflexion profonde sur l’héritage d’un pontificat marqué par des prises de position audacieuses. Alors que le Vatican annonce le décès du 266e souverain pontife, les actualités RDC se focalisent sur les résonances locales d’un règne ecclésiastique qui a interpellé les puissances mondiales jusqu’à son dernier souffle.
« Retirez vos mains de l’Afrique, retirez vos mains de la RDC »
Cette injonction prophétique, lancée en 2023 devant le Palais de la Nation à Kinshasa, demeure aujourd’hui un mantra pour une nation aux prises avec les démons du néocolonialisme économique. Le Chef de l’État Félix Tshisekedi, dans un hommage teinté de ferveur politique, salue un « cri puissant pour la souveraineté » qui résonne bien au-delà des cercles religieux. N’y voit-on pas une habile récupération symbolique, à l’heure où les analyses politiques RDC scrutent les alliances internationales du pouvoir congolais ?
La visite apostolique de janvier 2023, qualifiée d’historique, a révélé la dimension géostratégique du discours papal. En comparant la RDC à un « diamant souillé par le sang de la cupidité », François a osé nommer l’indicible : un pillage systémique légitimé par des accords opaques. Son plaidoyer pour « rendre aux Congolais la maîtrise de leur destin » prend aujourd’hui des airs de testament politique. Les observateurs des nouvelles congolaises s’interrogent : cette rhétorique trouvera-t-elle un écho dans les chancelleries occidentales désormais orphelines de leur critique le plus acéré ?
Le communiqué présidentiel, habilement ciselé, transforme l’hommage religieux en manifeste diplomatique. En exhumant le souvenir des messages Urbi et Orbi mentionnant explicitement la RDC, Tshisekedi semble vouloir inscrire son mandat dans le sillage moral du défunt pape. Une stratégie habile alors que les actualités économiques RDC révèlent l’ampleur des défis miniers. Le président congolais saura-t-il convertir ce capital symbolique en leviers concrets contre les contrats léonins ?
L’insistance papale sur la « justice sociale » et la « dignité humaine » résonne étrangement avec les récentes enquêtes RDC sur l’exploitation informelle des minerais. En dénonçant « l’étouffement de l’Afrique », François a indirectement pointé l’ambiguïté des partenariats public-privé. Son décès intervient à un moment charnière où les actualités régionales RDC font état de tensions croissantes autour des ressources naturelles.
Reste que le véritable test de l’héritage papal se jouera dans la capacité des dirigeants congolais à transformer ces paroles en actes. Alors que Kinshasa prépare des obsèques nationales, certains analystes du journalisme d’investigation RDC soulignent le paradoxe : un pouvoir politique se réclamant d’un pape réformiste tout en naviguant dans les eaux troubles de la realpolitik minière. La métaphore du diamant, si chère à François, deviendra-t-elle le étendard d’une nouvelle gouvernance ou le miroir accusateur d’opportunismes inchangés ?
Alors que les cloches des églises congolaises sonnent le glas, une question persiste dans les tribunes d’opinion RDC : qui reprendra le flambeau de cette dénonciation frontale des équilibres mondiaux prédateurs ? Dans un contexte où les actualités internationales RDC révèlent chaque jour de nouvelles pressions sur les ressources stratégiques, le vide laissé par le pape argentin pourrait bien devenir le catalyseur involontaire d’un réveil souverainiste africain.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd