Dans l’Est de la République démocratique du Congo, une initiative éducative ambitieuse a pour objectif de renforcer l’autonomisation des femmes. Intitulé « The Sisterhood Table », ce programme de formation a été lancé le 13 mai dernier à Saké, une cité située à 27 km à l’ouest de la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu. Sur une période de cinq mois, vingt femmes sélectionnées de Goma (14) et Saké (6), ont suivi un programme riche et varié couvrant cinq domaines essentiels pour leur épanouissement personnel et professionnel : la digitalisation et la technologie, le leadership et la communication, la lutte contre les violences basées sur le genre, l’environnement et le climat, et l’entrepreneuriat.

S’étant déroulé au Uhuru Knowledge Center dans le cadre de son programme genre s’inscrit dans une démarche plus large visant à résorber les entraves au développement personnel des femmes. Les formations ont duré six mois, réparties selon l’intensité des différents modules enseignés. Certaines séances ont été traitées en quelques week-ends, comme le leadership transformationnel et le storytelling, tandis que d’autres, plus exigeantes comme le numérique et l’entrepreneuriat, ont nécessité une semaine entière d’apprentissage.

Les femmes bénéficiaires, âgées de 18 à 28 ans, sont des leaders dans leurs communautés respectives. Elles sont aussi censées partager leurs savoirs avec d’autres jeunes femmes de leur entourage. L’objectif ultime est de former 100 jeunes femmes dans des thématiques précises d’ici deux ans.

C’est une nécessité urgence pour ces femmes vivant à Saké, une cité qui se trouve au carrefour des conséquences dévastatrices des conflits armés et des catastrophes naturelles. Cette ville est d’ailleurs une des cités les plus fragilisées par les conflits et les guerres en RDC.

En dépit des nombreux défis auxquels sont confrontées les femmes congolaises, ce programme fourni un espoir pour leur autonomisation et leur émancipation. Dans un pays où seuls 16,8% des femmes terminent leurs études secondaires, soit presque la moitié du taux d’achèvement des hommes, de telles initiatives revêtent une importance cruciale.

Malgré les vastes contributions des femmes à l’économie congolaise, particulièrement dans le secteur agricole où elles représentent 53% de la main-d’œuvre, leurs droits fonciers et leur accès au crédit restent très limités. Ce qui a conduit à une productivité en deçà de leurs capacités.

« The Sisterhood Table » offre donc une lueur d’espoir pour le futur des femmes congolaises. En investissant dans l’éducation et l’autonomisation des femmes, il s’agit d’un pas en avant significatif vers une société plus équilibrée et équitable, où chaque femme aura la chance d’atteindre son potentiel..

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