« Ils ont brûlé notre maison et emmené mon mari. Je ne sais pas si je le reverrai… » Le témoignage de Julienne, rencontrée dans un camp de déplacés à Goma, résume l’indicible. Le dernier rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) sur les actualités RDC en février 2025 dessine une carte macabre : +25% de violations des droits humains en un mois, 1 205 victimes recensées, des provinces de l’Est au Mai-Ndombe, personne n’est épargné.
Comment expliquer cette flambée de violence dans un pays déjà meurtri ? Le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri paient le prix le plus lourd. Les groupes armés – ADF, M23, CODECO – multiplient exécutions sommaires et violences sexuelles. « Quand les FARDC arrivent, on respire un peu, mais certains militaires profitent aussi de notre détresse », confie un chef local sous couvert d’anonymat. Le rapport confirme : 18% des abus impliquent des forces étatiques.
Plus inquiétant encore, les actualités locales RDC révèlent une extension du phénomène. À Kinshasa, des arrestations arbitraires ciblent des opposants. Au Haut-Katanga, la police disperse des manifestations avec une brutalité inédite. « Même là où il n’y a pas de guerre, l’État devient prédateur », dénonce un défenseur des droits humains joint par notre rédaction.
Les chiffres donnent le vertige : 47% de victimes en plus par rapport à janvier, 107 enfants touchés. Derrière ces statistiques, des vies brisées. « Ma fille de 14 ans a été violée par des hommes en uniforme », murmure Espérance, les yeux rivés au sol. Son histoire, comme celle de milliers d’autres, interroge : jusqu’où peut sombrer un pays riche en ressources mais pauvre en humanité ?
Cette crise n’est pourtant pas une fatalité. Les experts pointent l’impunité chronique et la faillite des institutions. « Sans justice, sans réforme profonde des secteurs de sécurité, ces cycles infernaux vont se répéter », analyse un diplomate européen. Les récentes analyses politiques RDC soulignent aussi l’impact des tensions électorales à venir.
Alors que les bailleurs internationaux tergiversent, la population trinque. Dans l’Est, les humanitaires peinent à répondre aux besoins. À l’Ouest, la peur d’un embrasement politique grandit. Entre économie RDC en berne et leadership fragilisé, le pays semble pris en étau. Une question demeure : combien de rapports alarmants faudra-t-il pour que le monde ouvre les yeux ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net