Les larmes coulaient à flots ce vendredi au parc des jeunes de Mbandaka, où une cérémonie funèbre symbolique a rendu hommage aux 11 victimes calcinées de l’effroyable incendie de la baleinière HB Kokolo. Ce drame survenu le 16 avril dernier continue de plonger la province de l’Équateur dans le deuil, avec un bilan provisoire qui fait froid dans le dos : plus de 100 morts et 150 disparus selon les organisations locales.
Une délégation de parlementaires équatoriens, venue enquêter sur cette tragédie, a assisté à ces obsèques chargées d’émotion. “La douleur des familles est immense, mais nous sommes là pour leur montrer que la nation entière partage leur chagrin”, confie Pacifique Lokumu, porte-parole des élus. Pourtant, une question brûle toutes les lèvres : où est donc passée la délégation du gouvernement central, toujours attendue avec une assistance humanitaire promise ?
Sur le terrain, la Croix-Rouge de la RDC et l’OMS se mobilisent sans relâche. Leurs équipes participent activement aux recherches des corps emportés par le fleuve Congo, tout en veillant à des inhumations dignes et sécurisées. Un défi colossal dans cette région où les moyens logistiques manquent cruellement.
L’hôpital général de référence de Wangata, débordé, tente de sauver 22 patients gravement brûlés. Au total, plus de 50 blessés se battent pour leur survie dans des structures sanitaires saturées. “Nous manquons de tout : médicaments, équipements, personnel qualifié”, soupire un soignant sous couvert d’anonymat.
Devant la mairie de Mbandaka, plus de 200 rescapés errent comme des âmes en peine. Ces sans-abris du drame survivent grâce à la solidarité spontanée d’organisations locales et de bonnes âmes. Mais jusqu’à quand ? La question de la prise en charge à long terme des victimes reste entière, dans une province déjà éprouvée par de multiples crises.
Ce drame met en lumière, une fois de plus, la précarité des transports fluviaux en RDC. Combien de tragédies faudra-t-il encore pour que des mesures concrètes soient prises ? Alors que les familles pleurent leurs disparus, toute la nation se demande comment éviter que l’histoire ne se répète. La sécurité des transports en RDC n’est-elle pas une urgence absolue ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
