Dans un contexte de crise humanitaire aggravée par les récentes inondations à Kinshasa, le Gouverneur de la ville, Daniel Bumba, a interpellé avec insistance les opérateurs économiques locaux. Lors d’une réunion tenue vendredi dernier, il les a exhortés à soutenir les efforts du gouvernement pour venir en aide aux milliers de sinistrés. Cette initiative, bien que louable, soulève des questions sur la capacité des autorités à gérer seules ce type de catastrophe dans une métropole aussi dense que Kinshasa.
La rencontre, qui a réuni des représentants clés du secteur industriel et économique, avait pour objectif de mobiliser des ressources supplémentaires. Le Gouverneur Bumba a insisté sur l’urgence de la situation, mettant en lumière le besoin criant de soutien matériel et financier. « Nous devons agir rapidement et efficacement pour soulager la détresse de nos concitoyens », a-t-il déclaré, dans un discours empreint d’une gravité inhabituelle.
Au-delà de l’aide matérielle, Daniel Bumba a également souligné l’importance d’un suivi psychologique pour les victimes. « Ces personnes ont tout perdu en un instant. Le traumatisme est immense et nécessite une prise en charge adaptée », a-t-il expliqué. Cette approche holistique, bien que nécessaire, interroge sur les moyens réels dont dispose la province pour mettre en œuvre un tel programme. Le ministre provincial de la Santé, Dr Raphaël Gongo, a pour sa part dressé un tableau alarmant des conditions de vie dans les sites d’hébergement. Plus de 11 000 sinistrés y sont entassés, dans des conditions souvent précaires.
La réaction des opérateurs économiques présents a été globalement positive. Plusieurs ont promis une contribution substantielle, sans toutefois avancer de montants précis. Cette générosité affichée cache-t-elle une réelle volonté d’agir ou n’est-elle qu’une réponse de circonstance à une sollicitation gouvernementale ? L’avenir le dira. Ce qui est certain, c’est que les défis à relever sont immenses : reconstruction des habitations détruites, gestion des risques sanitaires, et surtout, prévention contre de futures catastrophes similaires.
Cette crise met en lumière les failles structurelles de la gestion urbaine à Kinshasa. Alors que la saison des pluies s’annonce encore longue, on peut légitimement s’interroger sur l’efficacité des mesures préventives mises en place. Le gouvernement provincial joue sur tous les tableaux, mais sera-t-il suffisamment armé pour faire face à l’ampleur de la tâche ? La solidarité des opérateurs économiques, si elle se concrétise, pourrait constituer un premier pas vers une solution durable. Mais dans une ville où les inégalités sociales criantes contrastent avec la richesse de certains secteurs économiques, cet élan de générosité suffira-t-il à combler les lacunes d’une politique urbaine défaillante ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
