L’Expo Béton 2025, tenue du 16 au 19 avril à Lubumbashi, a servi de cadre idéal pour le Ministre des Mines, Kizito Pakabomba, afin d’exposer les défis et opportunités des corridors logistiques en République Démocratique du Congo. Cet événement, placé sous le haut patronage du Président Félix-Antoine Tshisekedi, a mis en lumière les enjeux cruciaux du développement infrastructurel pour l’économie congolaise.
Dans une analyse comparative frappante, le Ministre a dépeint deux modèles contrastés: le système congolais, où les infrastructures restent sous contrôle public avec des financements complexes, face au modèle angolais basé sur des concessions privées permettant des investissements plus rapides. « Notre approche nécessite une refonte structurelle », a-t-il affirmé, soulignant que cette différence explique en partie la lenteur des progrès côté congolais.
Le cœur du discours ministériel a porté sur la nécessaire transformation locale des minerais. Avec seulement 5% des ressources minières actuellement transformées sur place, la RDC se prive d’une valeur ajoutée estimée à plusieurs milliards de dollars annuels. Trois leviers ont été identifiés pour inverser cette tendance:
- Un cadre réglementaire renforcé pour le contenu local
- Le développement de zones économiques spéciales, notamment à Kolwezi
- L’implantation d’unités de transformation métallurgique et de fabrication de composants pour batteries électriques
Cette vision s’inscrit dans la stratégie globale visant à positionner la RDC comme acteur clé dans la chaîne de valeur mondiale des batteries électriques, un marché en pleine expansion avec l’essor des véhicules électriques.
Mais l’ambition ne s’arrête pas au secteur minier. Le Ministre a évoqué une diversification économique audacieuse, où les corridors logistiques deviendraient les artères vitales d’une renaissance agricole. « Ces axes doivent désenclaver nos régions et créer de nouveaux pôles de développement », a-t-il déclaré, envisageant une synergie entre mines et agriculture.
Cette approche multidimensionnelle répond directement à la vision présidentielle, faisant des infrastructures un levier stratégique pour l’industrialisation et la création d’emplois. Reste à savoir si les investisseurs, tant nationaux qu’internationaux, répondront présent à cet appel. La balle est désormais dans leur camp, alors que la RDC affiche clairement ses ambitions de transformation économique structurelle.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd