Dans un contexte de tensions croissantes à l’Est de la République Démocratique du Congo, le président Félix Tshisekedi a reçu ce mercredi 16 avril 2025 son homologue togolais Faure Essozimna Gnassingbé, nouvellement nommé médiateur de l’Union africaine pour cette crise régionale. Cette rencontre discrète, qualifiée de simple prise de contact par la Présidence congolaise, n’a donné lieu à aucun communiqué officiel, laissant planer le doute sur les réelles avancées diplomatiques.
Le président Gnassingbé, arrivé à Kinshasa après une escale à Luanda où il s’est entretenu avec le président angolais João Lourenço (actuel président de l’UA), semble marcher sur des œufs dans ce dossier explosif. Les deux dirigeants ont évoqué les contours du processus aligné de Luanda-Nairobi, quatre jours seulement après la passation de médiation entre l’Angola et le Togo. Une transition délicate alors que les violences connaissent une recrudescence inquiétante depuis janvier 2025.
La situation dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri reste plus que préoccupante. L’avancée des rebelles du M23, soutenus selon plusieurs rapports internationaux par le Rwanda voisin, a déjà provoqué des milliers de morts et le déplacement forcé de centaines de milliers de civils. Face à cette crise humanitaire et sécuritaire majeure, la communauté internationale observe avec attention les premiers pas du médiateur togolais.
Le choix de Faure Gnassingbé par l’Union africaine n’est pas anodin. Le président togolais, connu pour son habileté diplomatique, représente un espoir après l’échec cuisant des négociations de mars dernier à Luanda. Son pays, le Togo, s’est progressivement imposé comme un acteur neutre dans les médiations régionales. Mais gageons que le dossier congolais constituera son plus grand défi à ce jour.
Cette nomination intervient à un moment charnière où les pourparlers directs entre Kinshasa et le M23 ont capoté, et où les tensions entre la RDC et le Rwanda atteignent des niveaux alarmants. Le président Lourenço, ancien médiateur, a quant à lui préféré se concentrer sur ses fonctions à la tête de l’UA, laissant à son successeur le soin d’éteindre un incendie régional qui menace de s’étendre.
Alors que la communauté internationale multiplie les appels au calme, une question demeure : le président togolais parviendra-t-il là où d’autres ont échoué ? Sa première rencontre avec Félix Tshisekedi, bien que protocolaire, marque le début d’un processus de médiation qui s’annonce semé d’embûches. Les prochains jours seront cruciaux pour évaluer la marge de manœuvre réelle du nouveau médiateur africain face à des parties dont les positions semblent irréconciliables.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net