Dans une déclaration fracassante ce mercredi 16 avril 2025, Yves Kahwa Panga, ancien chef de guerre et figure emblématique de la chefferie des Bahema Banyawagi en Ituri, a qualifié la nouvelle rébellion de Thomas Lubanga de « pire escroquerie politique ». Cette sortie incendiaire, prononcée à son retour d’exil en Ouganda, jette une lumière crue sur les tensions persistantes dans l’Est de la RDC, où les alliances rebelles et les jeux de pouvoir continuent de menacer la stabilité régionale.
« La Coalition pour la révolution populaire (CRP) n’est qu’une manœuvre de déstabilisation », a-t-il martelé, pointant du doigt l’alliance supposée entre le mouvement de Lubanga et le M23. Une accusation lourde de conséquences dans une région où les groupes armés multiplient les stratégies pour peser sur les négociations politiques. Kahwa Panga, qui affirme répondre à l’appel du chef de l’État pour un retour à la paix, semble vouloir repositionner son image en défenseur des institutions. Mais derrière cette rhétorique, se cachent des enjeux de pouvoir et de légitimité.
Après une rencontre avec le gouverneur de l’Ituri, l’ancien rebelle a promis de collaborer avec les autorités pour sécuriser le littoral du lac Albert et contrer toute tentative de déstabilisation. Une annonce qui sonne comme un désaveu cinglant pour Thomas Lubanga, dont les motivations sont ouvertement remises en question. « Lubanga crée le chaos pour être reconnu comme groupe armé et obtenir une place à la table des négociations », a-t-il dénoncé, ajoutant avec une ironie mordante : « Je ne vois pas par quelle magie il pourrait ramener la paix ».
Cette déclaration intervient dans un contexte où les actualités RDC sont marquées par une recrudescence des violences dans l’Est, alimentant les inquiétudes quant à l’efficacité des mécanismes de pacification. Les analyses politiques RDC soulignent souvent le caractère cyclique des conflits dans cette région, où les anciens seigneurs de guerre recyclent leurs discours pour s’inscrire dans les processus politiques. Kahwa Panga, en dénonçant une « escroquerie », tente peut-être de se démarquer dans ce paysage saturé d’acteurs aux agendas contradictoires.
Reste à savoir si cette prise de position sincère ou calculée parviendra à influencer la dynamique sécuritaire en Ituri. Alors que les nouvelles congolaises font état de mouvements militaires inquiétants, la population, elle, semble prise en étau entre les promesses de paix et la réalité des combats. La question qui se pose désormais est celle de la crédibilité des acteurs en présence : qui, de Kahwa Panga ou de Lubanga, incarne le véritable rempart contre le chaos ? La réponse, comme souvent dans les actualités politiques RDC, se trouvera moins dans les déclarations que dans les actes.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net