La situation épidémiologique de la Mpox (variole du singe) en République Démocratique du Congo continue d’inquiéter les autorités sanitaires. Selon le dernier rapport hebdomadaire du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention, daté du 14 avril, 1 453 nouveaux cas ont été enregistrés à l’échelle nationale, avec un bilan tragique de 4 décès. Ce qui représente un taux de létalité hebdomadaire de 0,28%. Mais comment expliquer cette persistance de l’épidémie malgré les efforts déployés?
Les jeunes adultes constituent la tranche d’âge la plus touchée par cette maladie virale. Cependant, paradoxalement, ce sont les enfants de 0 à 14 ans qui paient le plus lourd tribut, représentant la majorité des décès enregistrés. Une situation qui interpelle sur la vulnérabilité particulière des plus jeunes face à cette infection.
Le ministère de la Santé identifie plusieurs facteurs explicatifs à cette mortalité infantile : l’arrivée tardive des patients dans les centres de traitement spécialisés, les ruptures de stocks de médicaments essentiels et parfois une prise en charge médicale insuffisante. Autant d’obstacles qui compliquent la lutte contre cette maladie classée depuis août 2024 comme urgence de santé publique en Afrique par le CDC Afrique.
Face à cette situation alarmante, les autorités sanitaires congolaises annoncent une lueur d’espoir avec l’arrivée de deux nouveaux lots de vaccins : 63 000 doses du vaccin MVA et 50 000 doses du vaccin LCCS. Ces stocks supplémentaires devraient permettre d’intensifier la campagne de vaccination, principal rempart contre la propagation du virus.
Depuis l’apparition de la maladie en RDC, le bilan cumulé atteint désormais 96 000 cas confirmés pour 1 700 décès, soit un taux de létalité global de 1,8%. Des chiffres qui placent la RDC parmi les pays africains les plus touchés par cette épidémie, selon les données du CDC Afrique.
Que faire face à cette menace persistante? Les spécialistes insistent sur l’importance de la prévention : éviter tout contact avec des animaux potentiellement porteurs du virus, se laver régulièrement les mains et consulter immédiatement en cas d’apparition des premiers symptômes (fièvre, éruptions cutanées, ganglions enflés). La rapidité de la prise en charge reste en effet déterminante pour réduire la mortalité, particulièrement chez les enfants.
Alors que la communauté internationale suit avec attention l’évolution de la situation en RDC, les autorités sanitaires locales appellent à une mobilisation générale pour endiguer cette épidémie qui continue de faire des victimes, surtout parmi les plus vulnérables. La question reste posée : ces nouveaux vaccins suffiront-ils à inverser la tendance dans un contexte de défis logistiques persistants?
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
