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Kinshasa sous les eaux : 70 morts et l’urgence d’une loi anti-déchets pour éviter le pire

Les inondations meurtrières qui ont frappé Kinshasa les 4 et 5 avril dernier ont une nouvelle fois exposé la vulnérabilité de la capitale congolaise face aux caprices de la nature. Avec un bilan provisoire de 70 morts, 150 blessés et 6 disparus, cette catastrophe naturelle révèle surtout les failles béantes d’un système urbain à bout de souffle.

La Voix des Sans Voix (VSV), ONG de défense des droits humains, tire la sonnette d’alarme dans un communiqué choc rendu public ce 14 avril. Le constat est sans appel : caniveaux obstrués par des montagnes de déchets plastiques, constructions anarchiques qui entravent l’écoulement des eaux, laxisme des autorités… Un cocktail explosif qui transforme chaque pluie en potentielle tragédie.

« L’exécutif provincial de Kinshasa doit urgemment placer des poubelles dans toute la ville et sanctionner lourdement les contrevenants », exige la VSV. L’organisation propose rien de moins qu’une loi nationale et un édit provincial criminalisant le jet de déchets dans les rivières et sur la voie publique. Une mesure radicale mais nécessaire, à l’image de ce qui se pratique dans d’autres capitales africaines.

Mais au-delà des déchets, c’est tout le système de gestion urbaine qui est pointé du doigt. La VSV fustige particulièrement « les constructions illégales sur emprises publiques » et dénonce la complicité d’agents véreux qui monnayent des terrains en zones inondables. Comment expliquer qu’en 2024, Kinshasa reste à la merci des eaux ? La réponse est amère : une urbanisation sauvage couplée à une corruption endémique.

Face à cette urgence environnementale et humanitaire, l’ONG formule des recommandations précises :

  • Relocalisation des populations des zones à risque
  • Indemnisation des victimes et prise en charge des funérailles
  • Création d’une commission de suivi des mesures d’urgence
  • Construction de digues le long des rivières menaçantes

Pendant ce temps, la rivière Ndjili continue de monter, transformant chaque traversée en pari risqué pour les habitants. La METELSAT annonce d’autres pluies diluviennes dans les prochains jours, alimentant les craintes d’une nouvelle catastrophe. Lors du dernier conseil des ministres, le président de la République a ordonné une évaluation rapide des dégâts et des mesures d’urgence.

Mais Kinshasa peut-elle se contenter de réponses ponctuelles à chaque catastrophe ? La question mérite d’être posée. Car sans une refonte totale de la gestion urbaine et une vraie politique environnementale, le scénario catastrophe des inondations d’avril risque de se répéter inlassablement. Le temps n’est plus aux constats amers, mais à l’action radicale. Avant que la nature ne frappe à nouveau.

Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd

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Miché Mikito
Miché Mikito
Né au bord du majestueux fleuve Congo, à Kisangani, Miché Mikito vous propose une couverture sportive dynamique et un éclairage unique sur les enjeux environnementaux. Passionné de sport, il suit de près les compétitions locales et internationales tout en restant très attentif à la préservation des richesses naturelles du Congo. Miché est votre guide pour tout ce qui concerne le sport et l’environnement.
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